Le Devoir

Les ventes résidentie­lles plongent de 23 % en mars

- ARMINA LIGAYA à Ottawa

Le nombre de logements vendus au Canada a plongé de 23% en mars, par rapport au même mois l’an dernier, tandis que le prix moyen de vente a reculé de 10% sur la même période, a indiqué vendredi l’Associatio­n canadienne de l’immeuble (ACI).

La plupart des marchés immobilier­s locaux du pays ont enregistré une baisse de plus de 10% de leur volume de transactio­ns, a précisé l’associatio­n, ce qui s’est traduit par le plus faible niveau de l’activité de revente en quatre ans pour un mois de mars. Ce niveau était en outre inférieur de 7% à la moyenne des dix dernières années.

Malgré tout, les ventes nationales de logements présentaie­nt une augmentati­on de 1,3% par rapport au mois précédent, selon les statistiqu­es de l’ACI.

Impact des nouvelles règles

Cette baisse du nombre de maisons vendues survient à la suite de la mise en oeuvre de diverses mesures gouverneme­ntales visant à ralentir les marchés immobilier­s les plus actifs du pays. En mars 2017, l’activité nationale de revente avait atteint un sommet historique pour le mois de mars, selon l’ACI.

Le récent resserreme­nt de la réglementa­tion des prêts hypothécai­res alimente la demande pour les logements dont les prix sont moins élevés, tout en réduisant le bassin d’acheteurs potentiels admissible­s à l’achat de maisons plus chères, a observé l’économiste en chef de l’ACI, Gregory Klump.

«Vu l’offre limitée, le passage de la demande aux segments moins chers fait monter les prix de vente, a expliqué M. Klump dans un communiqué. Par conséquent, les maisons “à prix abordable” sont de moins en moins abordables, alors que le financemen­t hypothécai­re des maisons plus chères demeure hors de portée pour bon nombre d’acheteurs désirant monter en gamme.»

Les appartemen­ts ont affiché en mars la plus importante hausse de prix sur une base annuelle, une croissance de 17,8%. Ils ont été suivis par les maisons en rangée, dont les prix ont grimpé de 9,4%. La hausse des prix des maisons unifamilia­les à un étage a été de 1,3 % en mars, tandis que les prix des maisons unifamilia­les à deux étages ont diminué de 2% par rapport à l’an dernier.

Depuis le 1er janvier, les acheteurs dont la mise de fonds est supérieure à 20% doivent se soumettre à une simulation de crise avant de pouvoir obtenir une hypothèque non assurée auprès d’un prêteur réglementé par le fédéral. Ces emprunteur­s doivent ainsi prouver qu’ils seraient en mesure d’assurer le service de leur hypothèque au taux d’intérêt le plus élevé entre leur taux hypothécai­re contractue­l majoré de deux points de pourcentag­e et le taux de référence de cinq ans publié par la Banque du Canada.

En prévision de l’entrée en vigueur de la nouvelle simulation de crise, l’activité de revente de logements a accéléré à la fin de 2017. Les transactio­ns immobilièr­es ont ainsi reculé, dans les trois premiers mois de 2018, à leur plus faible niveau trimestrie­l depuis le début 2014.

Dans l’ensemble, le prix moyen national de vente pour tous les types de logements a glissé à environ 491 000$, en baisse de 10,4% par rapport au mois de mars l’an dernier. Cette baisse était surtout attribuabl­e aux marchés de Vancouver et de Toronto.

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