Trudeau ne s’engage pas à interdire les pailles de plastique
Le Canada adhérera volontiers à une déclaration internationale visant à nettoyer les océans, mais le premier ministre Justin Trudeau ne s’est pas engagé, jeudi, à interdire l’usage des pailles en plastique, comme le souhaite son homologue britannique.
Theresa May, qui a demandé aux autres membres du Commonwealth de réduire leur utilisation du plastique, s’apprête à dévoiler un projet sans précédent qui interdirait au Royaume-Uni les produits de plastique à usage unique, comme les pailles, les verres et les cotons-tiges, afin de nettoyer les océans du monde.
Cette prolifération des plastiques et le respect des droits des minorités sexuelles ont largement dominé la première journée de M. Trudeau au sommet des chefs de gouvernement des 53 pays du Commonwealth, jeudi à Londres.
À titre d’hôtesse du sommet, Mme May a aussi vanté un projet de «charte bleue du Commonwealth» pour les océans, que M. Trudeau promet de signer, et qui sera discutée à nouveau au sommet du G7 dans Charlevoix, en juin. Mais il n’a pas voulu s’engager sur les pailles en plastique.
« Nous sommes conscients que les “macroplastiques”, comme les pailles, posent un défi considérable pour les océans, mais nous savons aussi que les microplastiques et les nanoplastiques représentent également un réel défi pour les écosystèmes marins», a soutenu M. Trudeau lors d’une conférence de presse au Haut-commissariat du Canada à Londres.
«Nous souhaitons des approches qui soient à la fois importantes et efficaces dans la démarche […] non seulement pour un pays en particulier — même si le Canada compte les plus longues côtes au monde —, mais aussi, nous l’espérons, pour l’économie mondiale. »
Ottawa s’apprête aussi à interdire, en juillet, les microbilles dans les produits d’hygiène personnelle, mais n’a pas annoncé de calendrier pour les autres types de plastique. Plusieurs pays du monde ont déjà banni l’usage des sacs de plastique à usage unique, mais au Canada, seules certaines municipalités ont fait des gestes concrets.
Droits des minorités sexuelles
Si M. Trudeau est demeuré prudent au chapitre des plastiques, il a repris son bâton de pèlerin en matière de droits des communautés LGBTQ. Il se heurtait toutefois à certains leaders africains qui résistent avec entêtement au Canada, au Royaume-Uni et aux autres pays qui défendent les droits des minorités sexuelles.
La question des droits des communautés LGBTQ avait été biffée de l’ordre du jour du sommet, mais M. Trudeau a rencontré jeudi des militants au Hautcommissariat du Canada à Londres pour les assurer de son soutien constant. Il a d’ailleurs admis que cette différence de points de vue illustre à quel point le Commonwealth ne réussit pas toujours à rassembler ses 53 membres autour de valeurs communes, comme il le devrait.
Il a demandé aux militants de le conseiller sur les façons de demeurer leur allié et de pousser d’autres chefs d’État et de gouvernement dans la bonne voie.
À l’issue de cette rencontre, les militants du Réseau du Commonwealth pour l’égalité ont salué l’ouverture de M. Trudeau et déploré l’opposition constante de certains autres leaders.