Le Devoir

Les entreprise­s saluent les efforts d’allégement des coûts de la bureaucrat­ie

- GÉRARD BÉRUBÉ

Le gouverneme­nt du Québec a déposé son rapport sur l’allégement réglementa­ire et administra­tif salué par les représenta­nts des employeurs. Ils sont reconnaiss­ants des efforts permettant d’abaisser les coûts de la bureaucrat­ie, malgré une paperasser­ie toujours en hausse.

Dans son rapport déposé jeudi, le ministre délégué aux Petites et moyennes entreprise­s, Stéphane Billette, a fait ressortir que le coût des formalités administra­tives a été réduit de 49,5% au cours de la période 2001-2016, pour des économies annuelles de 411 millions pour les entreprise­s. Il a également rappelé les grandes lignes du Plan d’action gouverneme­ntal 2016-2018, qui renferme notamment l’exigence de la règle du un pour un et des modalités en matière de coopératio­n et d’harmonisat­ion « visant à réduire et à éliminer les obstacles au commerce interprovi­ncial et internatio­nal». Et le lancement, l’an dernier, d’un chantier en matière d’allégement dans le secteur du commerce de détail.

La règle du un pour un exige que l’adoption d’une nouvelle formalité administra­tive soit accompagné­e d’une propositio­n d’en abolir une autre d’un coût équivalent pour les entreprise­s.

Pour sa part, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendan­te (FCEI) met en exergue la réduction du nombre de permis d’alcool, de 22 000 à 14 000, et «l’harmonisat­ion des normes de vérificati­on des véhicules lourds bénéfician­t à quelque 55 000 entreprise­s du secteur des transports, représenta­nt des économies annuelles de 113 millions.

«Nous saluons les efforts entrepris par le gouverneme­nt pour contenir et réduire ce fardeau sur les entreprise­s ainsi que les résultats atteints», a déclaré Martine Hébert. La viceprésid­ente principale et porteparol­e nationale à la FCEI, qui est également coprésiden­te du Comité-conseil sur l’allégement réglementa­ire et administra­tif du Québec, prend soin d’ajouter toutefois que les propriétai­res de PME doivent transmettr­e annuelleme­nt un volume de plus de 36 millions de documents, rapports et formulaire­s au gouverneme­nt du Québec. «Force est de constater qu’il reste du travail à faire […] Si les coûts liés à la réglementa­tion ont diminué, le nombre de formalités imposées aux entreprise­s a toutefois connu une hausse au cours des dernières années.»

La Fédération des chambres de commerce du Québec parle également de résultats positifs. Le p.-d.g., Stéphane Forget, revient cependant à la règle du un pour un et pointe en direction des mesures annoncées récemment, notamment les projets de règlements d’applicatio­n de la Loi sur la qualité de l’environnem­ent. «Ces projets de règlements pourraient grandement complexifi­er et alourdir les processus environnem­entaux auxquels les entreprise­s devront se conformer, alors que le gouverneme­nt avait initialeme­nt indiqué son intention de les simplifier», a-t-il martelé.

Bonne cote

Le Québec conser ve ainsi sa bonne cote en matière de bureaucrat­ie. Dans l’édition 2017 de l’évaluation de la FCEI, le Québec et la Colombie-Britanniqu­e ont obtenu la note A pour leurs actions visant à réduire la paperasser­ie. La cote des autres provinces évolue entre B (Saskatchew­an) et D+ (Manitoba). À l’exception de l’Alberta, qui, à l’extrême, se voit accoler un F. L’Ontario reçoit un B- et le fédéral, un B.

«Le gouverneme­nt [du Québec] a atteint son objectif précédent qui était de réduire de 20%, entre 2004 et 2014, le coût du fardeau réglementa­ire imposé aux entreprise­s. Il a adopté récemment un nouveau plan d’action qui comprend un objectif de réduction de 10% du fardeau imposé aux PME entre 2016 et 2018», soulignait la FCEI dans son bulletin 2017.

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