La CAQ promet de mettre fin au « gaspillage »
Le parti s’engage à économiser 800 millions en quatre ans s’il est porté au pouvoir en octobre
La Coalition avenir Québec (CAQ) croit pouvoir épargner 800 millions de dollars par année d’ici quatre ans pour financer ses éventuelles promesses électorales, dont près de 600 millions qui proviendraient de la réduction des coûts d’approvisionnement en biens et services du gouvernement du Québec.
Le porte-parole de la CAQ pour le Conseil du trésor, Éric Caire, de même que les candidats caquistes Alice Khalil (Chomedey) et Youri Chassin (Saint-Jérôme), ont présenté dimanche à Montréal une série de mesures pour mettre fin à ce qu’ils qualifient de «gaspillage » des libéraux.
«Depuis 15 ans, ce gouvernement-là ferme les yeux sur des situations totalement inacceptables qui privent le Trésor québécois de sommes extrêmement importantes, des montants qui devraient être assignés à des tâches plus utiles et à l’allégement du fardeau fiscal des Québécois», a fait valoir M. Caire, en précisant que l’annonce du jour n’est qu’un premier pas. «Il y aura d’autres volets qui seront annoncés un peu plus tard», a-t-il promis.
Revoir les approvisionnements
Parmi les quatre mesures proposées, la plus importante concerne la réduction des coûts d’approvisionnement en biens et services. La CAQ se donne l’objectif de réduire d’au moins 10% les coûts d’approvisionnement du gouvernement, ce qui correspondrait à des économies annuelles de 590 millions de dollars par année.
«Un gouvernement de la CAQ va revoir de fond en comble les pratiques d’approvisionnement », a déclaré M. Chassin, qui prenait part à la première annonce de son parti depuis sa nomination comme candidat de la CAQ il y a une semaine.
«Il est possible de faire des économies en mettant en place de meilleures pratiques de gestion, en regroupant les achats, en faisant moins appel aux firmes externes pour gérer les appels d’offres du gouvernement, en mettant fin à la règle du plus bas soumissionnaire conforme, en procédant davantage par des appels de propositions», a-t-il énuméré.
Cette règle du plus bas soumissionnaire, qui guide l’octroi des appels d’offres publics depuis des années, n’entraîne pas toujours des dépenses moins élevées, estime M. Caire. «Quand tu achètes du cheap plutôt que de la qualité, sur le coup, oui tu peux payer un peu moins cher. Mais à long terme, est-ce que tu as vraiment payé moins cher?»
L’informatique visée
La CAQ promet également d’accélérer le regroupement des centres de traitement informatiques en concluant l’opération d’ici la fin d’un premier mandat caquiste, ce qui permettrait d’économiser 100 millions par année.
La formation politique a aussi l’intention d’abolir le Centre de services partagés du Québec, « un organisme qui nous fait honte collectivement depuis plus de 10 ans par son incompétence crasse, son incapacité à livrer la marchandise», selon Éric Caire. La CAQ soutient que la création du Centre d’excellence en technologies de l’information du Québec, dont la mission serait de réduire les dépenses en technologies de l’information dans les ministères et organismes gouvernementaux, se traduira en économies de 100 millions par année.
Le parti dirigé par François Legault compte finalement adopter un plan d’action pour numériser «l’ensemble des ser vices administratifs du gouvernement d’ici quatre ans», ce qui permettrait de dégager 10 millions par an.
Youri Chassin se défend
Confronté à ses positions passées en tant qu’économiste au sein de l’Institut économique de Montréal, Youri Chassin a par ailleurs indiqué que ses adversaires politiques ont tenté de l’attaquer en caricaturant ses opinions. «C’est un bon exemple où on accueille un candidat en essayant de le dépeindre comme un gros méchant », a-t-il dit.
« Les positions que je défendais et les positions que je défends aujourd’hui, que la CAQ défend, ce sont des positions qui vont dans le même sens d’une plus grande efficacité des services publics», a-t-il affirmé.
M. Chassin se range aujourd’hui derrière la position de la CAQ et dit vouloir défendre «bec et ongles» la gestion de l’offre en agriculture. Concernant la privatisation partielle ou complète de sociétés d’État québécoises évoquée dans certains de ses écrits, le nouveau candidat a souligné que «la CAQ ne privatisera pas Hydro-Québec». «Pour ce qui est de la Société des alcools [du Québec], il y a une ouverture à la libéralisation des marchés», a-t-il ajouté.