Le Devoir

Contrats gouverneme­ntaux : la FTQ plaide pour plus de contenu local

- LIA LÉVESQUE

La FTQ ne donnera pas de consigne de vote à ses 600 000 membres en vue de l’élection québécoise cet automne, mais elle a bien des demandes à adresser aux partis politiques… à commencer par une exigence de voir des emplois créés ici lorsque le gouverneme­nt accorde une aide financière à une entreprise, à un projet.

Qu’il s’agisse de trains, de wagons de métro ou de tout autre projet, la FTQ veut du contenu local, des emplois ici, de bons emplois et une reddition de comptes, a martelé son président, Daniel Boyer, au cours d’une entrevue avec La Presse canadienne.

«On n’a jamais été contre l’aide aux entreprise­s, même les entreprise­s qui font des sous. Mais en retour, il faut avoir des exigences. Oui, si l’entreprise a des projets novateurs, crée, sauvegarde des emplois, on est d’accord à ce qu’on l’aide. Mais il faut qu’il y ait une reddition de comptes de tout ça. Non pas donner une passe gratuite aux employeurs, comme on l’a fait depuis le début du règne des libéraux. On baisse l’impôt des entreprise­s; c’est ben l’fun, mais on pourrait peut-être exiger quelque chose en retour ? » s’est exclamé M. Boyer.

Salaire minimum

La plus grande centrale syndicale du Québec revient aussi avec son os qu’elle ne lâchera pas : hausser le salaire minimum à 15 $, d’autant plus que l’économie va bien.

«Le 1er mai 2016, on proposait d’échelonner l’augmentati­on du salaire minimum jusqu’en 2022, mais là, le décor a passableme­nt changé depuis ce temps-là», puisque l’Ontario, l’Alberta et la Colombie-Britanniqu­e ont depuis pris des engagement­s en ce sens, a plaidé M. Boyer.

«Il faut aller plus vite, il faut aller plus vite. On est prêts à y aller par étapes, mais il faut que ça se passe rapidement », a expliqué le président de la Fédération des travailleu­rs et travailleu­ses du Québec.

«

Il faut aller plus vite, il faut aller plus vite. On est prêts à y aller par étapes,

» mais il faut que ça se passe rapidement.

Daniel Boyer, au sujet de l’augmentati­on du salaire minimum

Disparités et autres

Ces propositio­ns, comme une vingtaine d’autres, font partie de la plateforme électorale que la FTQ a adoptée en conseil général.

La centrale syndicale veut aussi voir l’interdicti­on de toutes les clauses de disparité de traitement dans les convention­s collective­s, même celles qui existent déjà. Les échelles de salaire distinctes, en fonction de la date d’embauche, sont déjà interdites, mais pas les régimes de retraite distincts ou les régimes d’assurances distincts.

La dernière réforme de la Loi sur les normes du travail, annoncée par la ministre Dominique Vien, interdira de telles clauses à l’avenir, mais celles qui existent déjà demeurent.

La FTQ a donc choisi de ne pas donner de consigne de vote, cette fois-ci, bien qu’elle en ait déjà donné dans le passé. «La FTQ n’a jamais été muette en campagne électorale », rappelle M. Boyer.

Cette fois-ci, elle a plutôt choisi d’interpelle­r les candidats et les partis politiques, de produire un bilan du gouverneme­nt libéral sortant et de présenter sa lecture des programmes des partis en présence. Le tout guidera ses membres — ou les électeurs qui le désirent.

La grande centrale a aussi invité les chefs des principaux partis à venir s’adresser à son Bureau de direction, qui compte 17 personnes.

Le Bureau de direction a déjà reçu le chef péquiste, Jean-François Lisée. Il doit recevoir François Legault mardi, Manon Massé et Gabriel Nadeau-Dubois, de Québec solidaire, le 14 mai. Il attend encore des nouvelles de Philippe Couillard, a noté M. Boyer.

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