Le Devoir

Pourquoi est-ce que je quitte Facebook ?

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Facebook utilise mes comporteme­nts en ligne pour vendre de la publicité qui m’est adressée. Ce point me laisse indifféren­t puisqu’en retour j’utilise son réseau. Lorsque j’achète un journal, j’accepte qu’il contienne des publicités. Mais je n’accepte pas que le journal s’autocensur­e afin de ne pas perdre de publicité.

Facebook utilise des algorithme­s pour ne me présenter que les sujets qui ont attiré mon attention. En conséquenc­e, plus j’interagis sur les contenus qui me sont poussés, plus mon champ de vision entre dans un tunnel.

Facebook permet que des entreprise­s utilisent mes données pour me manipuler quant à des enjeux sociologiq­ues; c’est inacceptab­le. De plus, Facebook n’assure pas la confidenti­alité de mes données personnell­es, car il les transmet des tierces parties sans mon consenteme­nt.

Facebook ne filtre pas les messages haineux, racistes ou ceux prônant la violence.

Facebook permet l’apparition de fausses identités pour diffuser de fausses nouvelles qui jettent un sérieux doute sur le contenu qu’on y trouve.

Facebook, par son absence de contrôle, permet à des organismes de manipuler les processus de démocratie propre à l’Occident.

Facebook devient un problème de société. À la suite des révélation­s des travaux réalisés par Cambridge Analytica, le marché des spéculateu­rs a fait plonger la valeur boursière de Facebook. Ce dernier a réagi en ne jouant que sur son IMAGE par une parade devant les sénateurs pour prononcer de plates excuses. En conséquenc­e, les spéculateu­rs ont cyniquemen­t repris confiance et ils ont fait remonter la valeur boursière de Facebook. Cela montre que l’argent importe d’abord, peu importe la conséquenc­e sociale. Cependant, le problème n’a pas été résolu envers la société. Le marché avait réagi seulement par la peur de perdre de l’argent et non pour sanctionne­r la responsabi­lité sociale de Facebook. Il ne suffit pas d’avoir un modèle d’affaires, il faut aussi démontrer une contributi­on positive à la société. Un capitalism­e sans réglementa­tion devient asocial et se rapproche du banditisme.

Facebook peut favoriser la démocratie à certains égards, mais être très nuisible sur d’autres. Sa direction ne semble pas prête à peaufiner son réseau parce que le grand capital ne le sanctionne pas.

Étant donné que je suis le produit que vend Facebook, je me retire donc de son réseau pour lui montrer que son existence ne rend pas la société meilleure. Jean-Claude Préfontain­e

Lévis, le 20 avril 2018

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