L’opposition s’engage à réformer le mode de scrutin
Les trois partis ont pris un engagement commun lundi
Le Parti québécois, la Coalition avenir Québec et Québec solidaire s’engagent chacun à déposer un projet visant à instaurer un mode de scrutin proportionnel mixte régional dans les 365 premiers jours suivant une défaite du Parti libéral du Québec.
Les trois partis politiques d’opposition à l’Assemblée nationale ainsi que le Parti vert ont pris cet engagement et d’autres lors d’une réunion sous l’égide du Mouvement Démocratie nouvelle (MDN) à Montréal lundi, a appris Le Devoir.
Le chef de la CAQ, François Legault, a promis mardi de procéder à la réforme du mode de scrutin s’il est porté à la tête d’un gouvernement — minoritaire ou majoritaire — le 1er octobre prochain.
M. Legault se passerait de l’appui du Parti libéral du Québec à l’instauration d’un nouveau mode de scrutin même si celui-ci, souligne-t-il, « va changer la face du Québec». «Il y aura plus de gouvernements minoritaires. Ça forcera les gouvernements à s’entendre avec un autre parti pour faire avancer certains projets de loi», a expliqué le chef caquiste dans un impromptu de presse, mardi.
Cela dit, la règle du «50% plus un » s’appliquera, a-t-il réitéré. «Ce qu’on s’engage à faire, c’est de déposer un projet de loi comme gouvernement la première année. Maintenant, si on a l’accord de trois partis sur quatre, je pense qu’on va pouvoir procéder», a fait valoir M. Legault. Le PQ et QS sont aussi de cet avis.
Au Parti libéral du Québec, on redoute de voir la population québécoise se faire «enfoncer dans la gorge» une réforme «complexe». «Qu’advient-il de la tradition voulant qu’un consensus émerge entre les partis politiques avant de modifier la Loi électorale?» demande un membre du gouvernement libéral.
Les partenaires du MDN se sont vu remettre un «rapport» de Mireille Tremblay et JeanPierre Kingsley, qui ont présidé à la demande du MDN une tournée du Québec «à la recherche d’un consensus pour l’amélioration de notre système électoral au Québec ». «[C]haque électrice ou électeur disposerait de deux votes : un premier vote servant à élire une députée ou un député par circonscription puis un second vote servant à choisir un parti. Ce sont les résultats de ce deuxième vote qui détermineraient les proportions de sièges revenant à chacun des partis à l’Assemblée nationale», peut-on notamment lire dans le document.
«Il y a des modalités à discuter, mais sur le principe, je pense qu’on a un bon accord entre autres avec le PQ et Québec solidaire», a fait valoir M. Legault mardi. «Ça pourrait être en vigueur pour les élections de 2022 », a-t-il ajouté, rappelant que le Directeur général des élections du Québec (DGEQ) a fixé à deux ans la période indispensable aux préparatifs nécessaires à la préparation d’élections générales de députés locaux et de députés régionaux, sans oublier le redécoupage de la carte électorale.