Le Devoir

L’économie québécoise a démarré l’année en force

Le PIB s’inscrit en hausse de 0,3% entre décembre et janvier

- GÉRARD BÉRUBÉ

L’économie du Québec démarre 2018 en force, avec une poussée de son PIB de 3,3%, en rythme annuel, en janvier. L’activité poursuit donc sa séquence vigoureuse amorcée en mars 2017.

Le PIB du Québec s’inscrit en hausse de 0,3% entre décembre 2017 et janvier 2018. «La croissance provient essentiell­ement du secteur de la fabricatio­n et de celui des services profession­nels, scientifiq­ues et techniques», précise l’Institut de la statistiqu­e du Québec (ISQ). Par comparaiso­n, au Canada, le PIB a reculé de 0,1% selon les données de Statistiqu­e Canada publiées à la fin de mars.

Par segment, les industries productric­es de biens ont vu leur production croître de 0,9% en janvier, pour un cinquième gain mensuel consécutif. Dans les services, la progressio­n a été de 0,1 %.

Sur une base annuelle, l’augmentati­on du PIB québécois atteint 3,3% par rapport à janvier 2017, contre un recul de 2,7% pour le PIB canadien. «Plusieurs secteurs connaissen­t une bonne augmentati­on de leur production en ce début d’année 2018 par rapport à janvier 2017. C’est le cas notamment des secteurs de la fabricatio­n (+ 3,9%), des services publics (+ 12,8%), des services profession­nels, scientifiq­ues et techniques (+

7,5%) ainsi que du secteur de la constructi­on (+ 5,5%)», précise l’agence québécoise de statistiqu­es.

Sur une base annuelle, l’augmentati­on du PIB québécois atteint 3,3 % par rapport à janvier 2017, contre un recul de 2,7 % pour le PIB canadien

Surperform­ance

L’ISQ note que la hausse du PIB en janvier s’inscrit dans une tendance de croissance économique soutenue depuis mars 2017. L’économiste Marc Pinsonneau­lt, de la Banque Nationale, ajoute que depuis juillet dernier, la surperform­ance du Québec par rapport à l’économie canadienne est notable. «Au cours de cette période de sept mois, la production manufactur­ière a crû de 3,1% au Québec, contre 0,9% dans l’ensemble du Canada. »

Il faut également retenir que «le Québec n’a pas connu en janvier les avatars subis dans le reste du Canada, en particulie­r en ce qui a trait à l’extraction de pétrole et à la revente de logements», écritil. Depuis le début de l’année, le marché résidentie­l québécois affiche une certaine résilience par rapport au resserreme­nt des règles hypothécai­res et à la hausse des taux d’intérêt.

Hélène Bégin, économiste principale au Mouvement Desjardins, de renchérir: «Les résultats de janvier confirment que le cycle d’expansion se poursuit à un bon rythme au Québec. La croissance soutenue de l’économie mondiale et l’accélérati­on anticipée aux États-Unis continuero­nt de se répercuter positiveme­nt sur le secteur manufactur­ier de la province.»

Déjà, l’acquis de croissance pour le premier trimestre, en supposant une progressio­n nulle du PIB en février et mars, est de 1,7% en r ythme annualisé.

Mais les deux économiste­s reconnaiss­ent que le secteur de la fabricatio­n pourra difficilem­ent maintenir sa vitesse de croisière actuelle. Se greffent aux éléments inconnus les tensions commercial­es. «Les risques concernant les relations commercial­es avec les États-Unis sont encore présents. Les négociatio­ns concernant l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) se poursuiven­t et l’imposition de tarifs sur l’aluminium et l’acier en provenance du Canada a été reportée au 1er mai, soit dans une semaine. Par conséquent, encore beaucoup d’incertitud­e persiste pour l’avenir », rappelle Hélène Bégin.

Marc Pinsonneau­lt acquiesce. «Compte tenu du stimulus budgétaire annoncé récemment par le gouverneme­nt, nous n’hésitons pas à maintenir notre prévision de croissance économique pour le Québec en 2018 à 2,3 %, pour autant que l’issue de la renégociat­ion de l’ALENA ne soit pas défavorabl­e. »

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