Le Devoir

Soccer Québec s’attaque aux commotions cérébrales

Des changement­s seront apportés aux règlements et aux programmes dès l’automne

- KARL RETTINO-PARAZELLI

Retrait immédiat des joueurs à risque, utilisatio­n d’un ballon plus mou pour l’entraîneme­nt des moins de 12 ans, programmes d’exercices adaptés: la Fédération de soccer du Québec (FSQ) procédera à une série de changement­s importants dès cet automne pour prévenir les commotions cérébrales sur les terrains de la province.

Les mesures qui entreront en vigueur d’ici la fin de l’année font suite aux recommanda­tions d’un comité de spécialist­es de la santé mandaté par la FSQ pour se pencher sur la question des commotions cérébrales. Le rapport de ce comité, qui a été adopté en bloc par le conseil d’administra­tion de la FSQ à la fin du mois de mars, a été rendu public mercredi.

Les recommanda­tions qui seront suivies par la Fédération de soccer du Québec visent surtout à prévenir les commotions cérébrales.

«Une commotion cérébrale, c’est une commotion de trop, parce que, malheureus­ement, nous sommes actuelleme­nt très limités pour traiter ce type de blessure», souligne le neurologue Stéphane Ledoux, qui est membre du conseil médical de la FSQ.

Bandeau facultatif

Au cours de l’automne, la Fédération modifiera ses règlements de sécurité pour mettre l’accent sur la détection des commotions cérébrales. Tout joueur ayant possibleme­nt subi une commotion cérébrale devra être retiré d’un match ou d’une séance d’entraîneme­nt. Ce joueur devra attendre sept jours avant de reprendre l’entraîneme­nt, à moins d’un avis médical contraire.

Parmi les autres changement­s à venir, la Fédération implantera un nouveau programme d’exercices cervicaux destiné aux 11 ans et plus pour renforcer les muscles du cou. Pour les jeunes de moins de 12 ans, l’utilisatio­n d’un ballon dépressuri­sé ou en mousse sera recommandé­e lors de l’enseigneme­nt des têtes.

Il est cependant inutile d’interdire aux moins de 10 ans de jouer avec la tête — comme c’est le cas aux États-Unis — puisque le jeu aérien est quasi inexistant à cet âge, a conclu le comité mandaté par la FSQ. Les spécialist­es de la santé ont par ailleurs établi que le port d’un bandeau protecteur est facultatif, parce qu’il peut prévenir une contusion, mais pas une commotion cérébrale.

L’annonce des changement­s à venir dans le monde du soccer québécois survient dans la foulée du rapport du Groupe de travail sur les commotions cérébrales (GTCC). Le gouverneme­nt Couillard y a donné suite en publiant l’an dernier un protocole de gestion des commotions cérébrales.

Manque de données

Le rapport du GTCC indique que le soccer fait partie des sports «à risque élevé de commotions cérébrales», derrière le football et le hockey. Et contrairem­ent à ce qu’on pourrait croire, les commotions cérébrales au soccer sont plus souvent causées par une collision avec un autre joueur ou avec le sol que par une tête effectuée pour diriger le ballon.

Il est toutefois impossible de connaître l’ampleur du problème au Québec, au soccer comme dans les autres sports, en raison du manque de données disponible­s.

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