La vulnérabilité du marché de l’habitation demeure élevée
Le marché canadien de l’habitation dans son ensemble conserve son degré de vulnérabilité élevé pour un septième trimestre consécutif. Il reste faible à Québec et à Montréal, cette dernière pouvant toutefois voir son statut révisé à la hausse.
Selon le rapport trimestriel de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) publié jeudi, le degré de vulnérabilité global du marché résidentiel canadien demeure élevé, surtout en raison des signes de surévaluation et d’accélération des prix observés dans des régions métropolitaines de recensement comme Toronto, Vancouver, Victoria et Hamilton.
Ce risque demeure modéré à Calgary, Edmonton, Saskatoon et Regina,
«car les signes de construction excessive sont toujours élevés». Et faible pour les marchés de l’habitation de Winnipeg, Ottawa, Québec, Moncton, Halifax et St. John’s. À Montréal, même si le degré de vulnérabilité reste faible, «la hausse rapide des prix des logements est observée dans certains quartiers. Si la croissance des prix des logements demeure forte à Montréal dans son ensemble, nous devrons sans doute prochainement revoir notre évaluation de l’accélération », soutient la SCHL.
Cette lecture est faite à partir des données de la fin de décembre 2017 et des renseignements sur le marché disponibles à la fin de mars 2018. Rappelons que de nouvelles règles hypothécaires prévalent depuis janvier, imposées aux institutions fédérales par le Bureau du surintendant des institutions financières. Même pour une mise de fonds d’au moins 20% permettant de se soustraire à l’assurance hypothèque, les acheteurs potentiels doivent démontrer qu’ils peuvent acquitter leur hypothèque au taux admissible le plus élevé entre le taux hypothécaire contractuel majoré de deux points de pourcentage et le taux de référence de cinq ans fixé par la Banque du Canada.
La SCHL définit les signes de vulnérabilité comme étant des déséquilibres mesurés selon quatre indicateurs et leur écart par rapport à leur moyenne historique. Elle retient la construction excessive, la surévaluation, la surchauffe et l’accélération des prix.
Pour le Grand Montréal, le degré de vulnérabilité reste faible pour un cinquième trimestre d’affilée. «Le niveau du revenu personnel disponible, conjugué à l’accélération de la croissance démographique chez les jeunes adultes, indique que les prix des logements se sont maintenus à des niveaux correspondant aux facteurs fondamentaux.» La SCHL observe cependant que le marché de la revente montréalais s’approche de plus en plus de la surchauffe, «ce qui crée une pression forte et constante sur les prix». L’institution fédérale observe également que «les stocks de copropriétés achevées et invendues continuaient d’être relativement faibles, alors que le taux d’inoccupation des appartements locatifs se chiffrait à 2,8% et connaissait son plus fort repli en plus de 15 ans».
Pour le Grand Québec, «dans l’ensemble, les prix des habitations sont demeurés près des niveaux justifiés par les facteurs économiques et démographiques fondamentaux».
Pour le Grand Montréal, le degré de vulnérabilité reste faible