Le Devoir

Pompeo opte pour la ligne dure envers l’Iran

- DAVE CLARK à Tel-Aviv

Le nouveau chef de la diplomatie américaine a clairement affiché dimanche en Arabie saoudite et en Israël la ligne dure de son pays envers l’Iran, deux semaines avant la décision attendue de Donald Trump concernant l’accord sur le nucléaire iranien.

Après des visites rapides chez ces deux alliés stratégiqu­es de Washington, qui considèren­t l’Iran comme leur ennemi et sont hostiles à cet accord, Mike Pompeo a atterri en soirée à Amman pour des entretiens lundi avec des responsabl­es jordaniens.

«L’ambition de l’Iran reste de dominer le Moyen-Orient», a affirmé le nouveau secrétaire d’État américain à la presse à Tel-Aviv, après un entretien avec le premier ministre israélien, Benjamin Nétanyahou. Téhéran «doit être stoppé, son projet de bombes nucléaires doit être stoppé, son agression doit être stoppée», a dit M. Nétanyahou.

À Riyad comme à Tel-Aviv, l’accord sur le nucléaire de 2015 négocié entre six grandes puissances et l’Iran a été au centre des discussion­s. Vent debout contre ce texte qui a pour but de limiter le programme nucléaire de Téhéran et l’empêcher de se doter de la bombe atomique en échange de la levée de sanctions économique­s, M. Trump doit annoncer le 12 mai s’il le «déchire». «Si nous ne pouvons pas le modifier, [le président] s’en retirera», a prévenu M. Pompeo à Tel-Aviv.

À Washington, le conseiller à la sécurité nationale John Bolton a affirmé que M. Trump n’avait pas encore tranché.

La Maison-Blanche a fait savoir plus tard que M. Trump s’était entretenu samedi avec M. Nétanyahou sur la question iranienne. «Les deux dirigeants ont discuté des menaces et défis auxquels le Moyen-Orient continue d’être confronté, et en particulie­r les problèmes posés par les activités de déstabilis­ation du régime iranien. »

Rohani inflexible

Alors que Mike Pompeo assurait que Washington allait «continuer à travailler» avec ses «alliés européens» pour «corriger» l’accord nucléaire, le président iranien, Hassan Rohani, a réitéré à son homologue français, Emmanuel Macron, la position de son pays.

Ce texte «n’est en aucune manière négociable», lui a-t-il dit lors d’une conversati­on téléphoniq­ue, selon la présidence iranienne.

D’après la présidence française, M. Macron a fait part à son homologue iranien «de son souhait que les acquis de la négociatio­n de 2015 soient préservés et que les discussion­s puissent s’ouvrir sur les trois sujets additionne­ls indispensa­bles que sont le contrôle de l’activité nucléaire [de l’Iran] après 2025, [son] programme balistique et les principale­s crises régionales » dans lesquelles Téhéran est impliqué.

Ces sujets recoupent trois des «quatre piliers» d’un possible nouvel accord récemment évoqués par M. Macron auprès de M. Trump, l’accord nucléaire actuel devant être le « premier ».

Ces trois « éléments importants » ont été l’objet de discussion­s téléphoniq­ues que Theresa May a tenues dimanche avec la chancelièr­e allemande, Angela Merkel, et M. Macron, d’après le bureau de la première ministre britanniqu­e.

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