Des échanges discutables, selon le PQ
Le Parti québécois qualifie de «très discutables» des échanges entre la Commission d’accès à l’information (CAI) et le cabinet de l’ex-ministre responsable de l’accès à l’information, Rita de Santis, en août 2017.
L’équipe de Mme de Santis attendait avec impatience de voir la CAI donner l’heure juste après la parution de l’article «Le politique se mêle des demandes d’accès à l’information » dans Le Devoir le 17 août dernier. À 11h18, une attachée de presse informe le directeur de la surveillance à la CAI, Michel-André Roy, que sa patronne «se demande quand [le] communiqué [de la CAI] sera diffusé», peut-on lire dans un échange de courriels dévoilé en vertu de la loi sur l’accès à l’information. «Nous y travaillons. Ça devrait être fait d’ici la rencontre de votre ministre avec les journalistes. Je vous tiens au courant», répond trois minutes plus tard M. Roy. À 12h52, le gestionnaire de la CAI soumet, sans que personne le lui ait demandé, la «version finale du communiqué» à l’attachée de presse. «Il devrait être en ligne au moment de l’intervention de la ministre. Au plaisir», mentionne-t-il.
«Cette façon de faire là est très discutable », a indiqué le député péquiste Mathieu Traversy mercredi. «L’indépendance est bien moindre que ce qu’on peut peut-être percevoir. »
Jean Chartier, qui était à l’Assemblée nationale pour l’étude des crédits alloués à l’accès à l’information, a refusé de répondre aux questions du Devoir, suivant la recommandation de M. Roy, qui l’accompagnait. M. Traversy avait préalablement tenté d’échanger en commission parlementaire avec M. Chartier. La plupart du temps, Kathleen Weil lui a répondu. Le patron de la CAI est «bâillonné» par la ministre responsable de l’Accès à l’information, s’est indigné M. Traversy.