La liberté menacée par le manque d’argent
Après avoir vu ses communications surveillées par la police en 2016, la journaliste de Radio-Canada MarieMaude Denis est aujourd’hui au coeur d’une joute juridique sur la protection des sources journalistiques. Mais elle estime que c’est la chute des revenus des médias qui menace le plus la liberté de la presse.
«Tu as beau avoir la meilleure Loi sur l’accès à l’information au monde, s’il n’y a plus de journalistes pour faire de l’enquête ou de l’information de qualité, on n’est pas plus avancés », raconte la journaliste de l’émission Enquête.
À l’Écomusée du fier monde, jeudi soir, MarieMaude Denis coanimera avec Patrick Lagacé une soirée de témoignages se tenant dans le cadre de la Journée mondiale de la liberté de presse.
Elle croit qu’il faudrait davantage éduquer le public aux enjeux des médias. « L’information, c’est comme le prolongement du système d’éducation. C’est avec ça qu’on continue toute sa vie à pouvoir prendre des décisions éclairées en société. »
Il faut convenir, dit-elle, que le Canada n’est pas dans la même situation que l’Afghanistan, par exemple, où 10 journalistes ont été tués plus tôt cette semaine. « Mais en même temps, l’énergie qu’on déploie pour défendre la liberté de presse est à la hauteur de la qualité de la démocratie dans laquelle on veut vivre. Il ne faut jamais lâcher. »