Le Devoir

Découvrir la face cachée de l’entreprene­uriat

Le Devoir lance un nouveau balado qui vous emmène dans les coulisses du monde des entreprise­s en démarrage

- KARL RETTINO-PARAZELLI

Avez-vous déjà rêvé de créer votre propre entreprise? Mais au-delà des histoires d’entreprene­urs à succès devenus millionnai­res, savez-vous vraiment ce que ça implique? Pour découvrir la face cachée du monde des entreprise­s en démarrage, Le Devoir lance jeudi « Le mythe start-up », un balado qui vous emmène dans les coulisses d’un univers trop souvent idéalisé.

Depuis quelques années, le Québec vibre au rythme des jeunes pousses (start-up). Les incubateur­s d’entreprise­s se multiplien­t, l’écosystème grossit et, surtout, l’intérêt des Québécois pour l’entreprene­uriat ne fléchit pas.

Au Québec, plus d’une personne sur quatre dit qu’elle a l’intention, un jour, de créer ou de reprendre une entreprise, selon l’indice entreprene­urial québécois 2017. L’intérêt est particuliè­rement marqué chez les 18-34 ans : parmi ce groupe, l’intention de se lancer en affaires s’élève à 40,9%, et frôle les

50 % chez les hommes.

Sans doute inspirés par les exemples récents de compagnies américaine­s comme Facebook, Uber ou Airbnb qui sont devenues des géants en l’espace de quelques années, ces entreprene­urs en devenir sont avant tout animés par la volonté de réaliser leur rêve, révèle le même rapport.

Mais parmi ceux qui oseront se lancer en affaires, combien savent ce qui les attend?

Échec fréquent

Pendant près d’un an, Le Devoir vous a présenté des entreprene­urs dont les idées pourraient bouleverse­r un jour votre quotidien. Dans bien des cas, ces histoires inspirante­s ne disent cependant pas tout. Elles ne montrent pas à quel point l’aventure entreprene­uriale peut être éprouvante et l’échec, fréquent.

La plus récente étude d’envergure réalisée

par le gouverneme­nt du Québec au sujet du taux de survie des nouvelles entreprise­s au Québec montre que, parmi les compagnies créées entre 1992 et 2000, seulement la moitié de celles comptant cinq employés et plus ont survécu cinq ans. Pour ce qui est des compagnies de moins de cinq employés, seulement le tiers a franchi ce cap symbolique.

Aux États-Unis, la croyance relayée abondammen­t veut que neuf jeunes pousses sur dix échouent. Une étude effectuée par la firme Cambridge Associates, qui a analysé les investisse­ments effectués dans plus de 27 000 start-up entre 1990 et 2010, évoque toutefois un taux d’échec plus bas, qui n’aurait pas excédé 60 % depuis 2001. Chose certaine, le succès d’une entreprise en démarrage est loin d’être assuré.

Pour déboulonne­r certains mythes tenaces et ajouter un peu de réalisme à l’aventure entreprene­uriale, Le Devoir lance donc jeudi un balado en six épisodes. Chaque semaine, vous franchirez une à une les étapes par lesquelles doivent passer les nouveaux entreprene­urs en suivant le parcours de Simon Bédard, qui a accepté de raconter son expérience en toute franchise.

Il y a environ deux ans, ce jeune Montréalai­s dans la vingtaine a cofondé Clinia.ca, une plateforme en ligne pour

«Je

me suis réveillé un matin et je me suis dit : “J’ai tel montant d’argent dans le compte de banque, qui est un montant assez substantie­l, mais

» je n’ai encore rien développé”

Simon Bédard, fondateur de Clinia.ca

les profession­nels de la santé. «Tu n’as aucune idée des sacrifices que tu vas avoir à faire quand tu te lances en affaires», lance-t-il.

Épisode 1: l’idée

Le premier épisode du balado Le mythe start-up s’attarde à l’idée. Celle qu’on cherche désespérém­ent ou qu’on trouve sans le vouloir, mais qui est indispensa­ble pour se lancer en affaires.

Simon Bédard a trouvé la sienne en découvrant la nécessité de mettre en contact des patients qui cherchent un profession­nel de la santé et des cliniques médicales privées

qui veulent accroître leur visibilité.

Il a fait ses premiers pas en contactant une centaine de cliniques avant même d’avoir un produit en main. Et son audace a porté ses fruits. «À ma grande surprise, il y a plusieurs de ces cliniques qui ont accepté. Elles m’ont même fait parvenir un chèque, que j’ai encaissé, raconte-t-il dans l’épisode. Je me suis réveillé un matin et je me suis dit : “J’ai tel montant d’argent dans le compte de banque, qui est un montant assez substantie­l, mais je n’ai encore rien développé.” »

Chaque épisode du balado donnera aussi la parole à des experts de l’écosystème québécois des entreprise­s en démarrage, qui éclaireron­t le sujet de la semaine grâce à leur expérience. Selon Marc-Antoine Ducas, président de l’entreprise Netlift et entreprene­ur en série, on surestime beaucoup l’importance de l’idée en entreprene­uriat.

« C’est un peu une définition du XIXe siècle, à l’époque où on découvrait un bidule vraiment fondamenta­l, dit-il. Nous sommes à une époque où les idées sont universell­ement accessible­s et où ce qui compte vraiment, c’est la capacité de les exécuter. »

Les épisodes du balado Le mythe start-up seront diffusés chaque jeudi. Vous pouvez les écouter sur le site Web du Devoir ou sur votre lecteur de balado préféré.

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