Haro sur le suremballage
Le mouvement citoyen mondial fait boule de neige et atteint la métropole
Après Bristol, Amsterdam, Bruxelles, Oslo et même New Delhi et Séoul, Montréal sera le théâtre d’une première « attaque au plastique» dimanche, un événement qui s’inscrit dans la foulée d’un mouvement citoyen mondial né sur les réseaux sociaux le 26 mars dernier pour lutter contre le suremballage des produits de consommation.
La métropole serait la première ville d’Amérique à rallier ce mouvement spontané qui, en quelques semaines, a fait boule de neige en Europe et ailleurs sur la planète.
Né à la fin de mars après un premier événement public de «désemballage» mené par 25 clients dans un supermarché de Bristol au Royaume-Uni, le mouvement s’est propagé à la vitesse éclair, à la faveur de la création d’une page Facebook, diffusant mode d’emploi et événements à venir partout dans le monde.
À la mi-avril, l’effet domino avait donné lieu à 46 actions dans 17 pays, et des dizaines d’autres villes ont rejoint la liste le 22 avril, notamment dans les Pays-Bas, en Espagne et au Portugal. L’élan vise à sensibiliser les consommateurs au désastre écologique créé par les six à huit millions de tonnes de plastique qui finissent rejetées dans les océans.
Les trois Montréalaises à l’origine de Plastic Attack Montréal ont créé leur propre page Facebook après avoir contacté les fondateurs belges du mouvement pour préparer la tenue,
« On veut simplement » alerter les gens face à ce problème mondial Marie-Ève Bolduc-Lemoyne, co-instigatrice de l’événement
le dimanche 6 mai, à 15h, d’une intervention à l’extérieur d’un supermarché Provigo du quartier Rosemont.
Les clients de ce commerce seront invités à venir faire leurs courses, puis à transférer leurs produits dans des sacs réutilisables après avoir passé les caisses, et à laisser les emballages de plastique dans les chariots situés à l’extérieur du commerce. Un geste simple et pacifique, disent les fondatrices de Plastic Attack Montréal, pour sensibiliser tant les consommateurs que les commerçants à ce fléau.
«Ça ne vise ni Provigo ni aucune autre grande surface en particulier. Même des épiceries bios font du suremballage! Grâce à ce déballage collectif, on veut simplement alerter les gens face à ce problème mondial. On a choisi de le faire dans un lieu où beaucoup de gens se sentiront interpellés», affirme Marie-Ève Bolduc-Lemoyne, instigatrice de l’événement avec Caroline Thibault et Eva Franc.
Sans affiliation politique ou militante, les organisatrices disent avoir choisi ce commerce en raison de sa localisation dans un quartier habité par de jeunes familles, reconnu pour ses nombreuses initiatives «vertes».
Malgré le nom du mouvement — choisi par les fondateurs belges —, elles affirment que le geste se veut d’abord et avant tout ludique, positif et non coercitif. La totalité des emballages laissés sur place seront d’ailleurs acheminés vers des lieux de recyclage, disent-elles.
Selon les fondatrices de Plastic Attack Montréal, les commerces pourraient même tirer profit de tels événements.
«Au Royaume-Uni, certains ont même fourni des sacs réutilisables et se sont engagés à réduire l’emballage de leurs produits, ce qui leur a fourni une occasion de donner une image très positive. À Bruxelles, plus de 500 personnes ont participé», affirme Mme Bolduc-Lemoyne.
Mobilisation mondiale
Après Montréal, ce sera au tour de Genève, Paris, Berne, Lausanne, de dizaines de villes de la Belgique et notamment de Cusco, au Pérou, de prendre le relais le 2 juin prochain lors d’une journée mondiale de mobilisation annoncée pour la tenue d’événements de «désemballage collectifs».
Un second événement pourrait d’ailleurs être tenu à Montréal à cette occasion.