Le Devoir

Le MBAC renonce au Saint Jérôme

- CATHERINE LALONDE

Le Musée des beaux-arts du Canada (MBAC) renonce à acquérir le Saint Jérôme (1779) de Jacques-Louis David, a appris Le Devoir. «Puisque le Saint Jérôme de David ne risque plus de quitter le pays, le Musée ne poursuivra pas ses démarches en vue d’acquérir le tableau», a précisé Josée-Britanie Mallet, des relations publiques et médiatique­s du MBAC. Ce retrait devrait permettre à tous les autres intervenan­ts — la Fabrique de la paroisse NotreDame, propriétai­re de cette huile sur toile exécutée par le peintre officiel de Napoléon, le Musée de la civilisati­on et le Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) — de réfléchir aux autres possibilit­és pour l’avenir de cette oeuvre.

Avec ce retrait, la date butoir du 11 juin 2018 pour égaler la mise du MBAC qu’avait le Musée de la civilisati­on, détenteur d’un premier droit de refus sur toute offre d’achat et dépositair­e du tableau depuis 1995, tombe également. «Je vais attendre d’avoir une confirmati­on écrite, car vous m’apprenez le retrait du MBAC», a indiqué en entrevue le directeur des Musées de la civilisati­on, Stéphan La Roche. «Mais ça voudrait dire qu’on reviendrai­t à la case départ. Ce que je comprends de mes dernières discussion­s avec Monseigneu­r Denis Bélanger [de la Fabrique], il y a exactement une semaine, c’est que le désir de la paroisse de se départir de l’oeuvre est toujours vivant. On s’était dit qu’on se laissait un peu de temps pour laisser la poussière retomber. »

Le Musée de la civilisati­on continue de penser le dossier en partenaria­t avec le MBAM, où est présenteme­nt exposée la toile. Et une recherche pour financer une possible acquisitio­n conjointe du Saint Jérôme par les deux musées se poursuit parallèlem­ent. «Mais on souhaite regarder ce dossier-là sous un autre angle», a indiqué M. La Roche, «et tenter de trouver, peut-être, une autre façon que la vente et l’achat pour préserver le tableau et le laisser dans les musées du Québec, tout en répondant aux besoins financiers de la paroisse. Y a-t-il d’autres solutions à penser pour que chacun arrive à respecter ses impératifs?» Telle à la question qui demeure.

M. La Roche a par ailleurs confirmé être en discussion avec la ministre de la Culture, Marie Montpetit, sur ce dossier.

Rappelons que le MBAC s’est retrouvé dans une tourmente médiatique le mois dernier, après avoir cherché à financer son acquisitio­n du Saint Jérôme par la vente aux enchères de La tour Eiffel (1929), une des deux huiles sur toile de Marc Chagall qu’il possède, et une des quatre qui font partie des collection­s publiques du Canada. Après que la ministre Montpetit a déposé un avis d’intention de classement patrimonia­l sur le tableau de David, et après qu’elle a indiqué clairement son désir qu’il reste au Québec, le MBAC a annulé, le 26 avril dernier, l’aliénation et la vente du Chagall.

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SOURCE MUSÉE DE LA CIVILISATI­ON Le Saint Jérôme de Jacques-Louis David

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