Les exportations records font reculer le déficit commercial
Le déficit commercial des États-Unis a diminué en mars, pour la première fois en sept mois, sous l’effet d’exportations records, notamment vers la Chine, combiné à un recul des importations, de quoi satisfaire le gouvernement Trump, qui en a fait une priorité.
Au moment où de hauts responsables américains, dont le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, et le secrétaire au Commerce, Wilbur Ross, entament à Pékin des pourparlers pour diminuer le déséquilibre commercial avec le géant asiatique, le département du Commerce a fait état jeudi d’une nette baisse du solde des échanges de biens et ser vices des États-Unis avec le reste du monde. En diminution de 15,2 % à 48,96 milliards, il s’agit du plus fort recul en deux ans après un déficit record enregistré en février. En mars, les exportations des biens et services ont augmenté de 4,2 milliards, à 208,5 milliards, quand les importations ont diminué de 4,6 milliards, à 257,5 milliards.
Dans le détail, le seul déficit des biens, point particulièrement épineux pour Washington avec ses partenaires commerciaux, a reculé de 9,7%, la plus forte chute également depuis deux ans. En revanche, pour le Mexique, une des cibles privilégiées par le gouvernement Trump, le déficit a poursuivi son ascension (+6,4 %).
S’agissant des échanges avec la Chine, autre sujet de contentieux pour le président américain, le déficit des seules marchandises baisse de 11,5% sur une base de données non corrigées des variations saisonnières, mais il augmente de 2% en données corrigées des variations saisonnières. Pour autant, dans les deux cas, les exportations de biens américains vers le géant asiatique se sont inscrites en forte hausse (+15% sur une base corrigée des variations saisonnières). En outre, les exportations de biens vers l’Europe, la Corée du Sud et le Japon constituent des records. Celles vers le Canada sont par ailleurs les plus élevées depuis octobre 2014.
Malgré cette baisse mensuelle, le déficit de la balance commerciale continue de se creuser sur un an (+18,5 %), avec des exportations certes en hausse de 6,8%, mais des importations en plus forte augmentation encore (+9,1 %).
Ces données sont publiées alors que les pourparlers ont commencé jeudi à Pékin pour tenter de désamorcer une guerre commerciale entre les deux premières puissances économiques du monde. Le président américain, Donald Trump, exige de Pékin une réduction du déficit de 100 milliards. En 2017, il a atteint 375 milliards. L’enjeu est de taille puisque la visite des hauts responsables américains intervient alors que la Chine est sous la menace, qui pourrait se concrétiser dès le 22 mai, de droits de douane sur quelque 50 milliards de dollars de produits exportés vers les États-Unis. Les discussions se déroulent à huis clos et pour l’heure, rien n’a filtré.