Le Devoir

SNC-Lavalin continue de rebâtir sa réputation

L’entreprise est toujours aux prises avec la justice au niveau fédéral

- PIERRE SAINT-ARNAUD

SNC-Lavalin poursuit sans relâche ses efforts en vue de redorer sa réputation et de poursuivre son expansion dans tous les marchés.

Le président du conseil d’administra­tion du géant de l’ingénierie, Kevin L ynch, a annoncé à ses actionnair­es, réunis en assemblée annuelle, jeudi, qu’il avait rempli l’ensemble de ses obligation­s dans le cadre du Programme de remboursem­ent volontaire (PRV) du gouverneme­nt du Québec «pour continuer à mettre le passé derrière nous». «L’aboutissem­ent de ce processus a été marqué l’an dernier par la conclusion d’un règlement définitif auprès de tous les organismes publics du Québec », a-t-il précisé.

En conférence de presse par la suite, M. Lynch et le président et chef de la direction de SNC-Lavalin, Neil Bruce, n’ont cependant pas voulu divulguer la somme totale des versements effectués par l’entreprise, invoquant la confidenti­alité imposée par le ministère de la Justice, qui administre le PRV. Les deux hommes se sont

par ailleurs dits rassurés par l’intention du gouverneme­nt Trudeau, annoncée dans le dernier budget fédéral, d’instaurer un régime d’accord de réparation apparenté à ceux existant dans d’autres pays industrial­isés, comme le Royaume-Uni ou les États-Unis.

«Nous croyons sincèremen­t que c’est une bonne chose pour toutes les entreprise­s canadienne­s, pas seulement nous, parce que nos compétiteu­rs, globalemen­t, ont la possibilit­é, si l’on découvre quelque chose [d’illégal], de se présenter et de se dénoncer eux-mêmes pour que les individus concernés puissent être poursuivis tel que prévu par la loi et que la compagnie puisse mettre des mesures en place pour s’assurer que ça ne se reproduise pas», a fait savoir M. Bruce lors de sa rencontre

avec les médias.

Selon lui, l’absence d’un tel régime au Canada, alors qu’il existe ailleurs, est «une forme de désavantag­e compétitif ».

SNC-Lavalin est toujours aux prises avec la justice au niveau fédéral, ayant plaidé non coupable à des accusation­s de fraude et de corruption déposées par la Gendarmeri­e royale du Canada en lien avec des gestes qui auraient été posés par certains de ses ex-employés en Libye.

REM: ingénierie 100% québécoise

Par ailleurs, SNC-Lavalin affirme que ce sont des ingénieurs québécois qui assureront la totalité des travaux d’ingénierie du Réseau express métropolit­ain (REM) de la Caisse de dépôt et placement du Québec. La firme montréalai­se, qui dirige avec Alstom le consortium qui a décroché le contrat du REM, s’est faite rassurante à cet effet. «Notre plan, c’est d’utiliser nos ressources ici, à 100%, pour toutes les activités de notre côté par rapport au REM», a affirmé avec force Kevin Lynch. Bien que le contrat ne l’y oblige pas, M. Lynch a dit croire que « c’est la bonne façon de faire le travail» en raison de l’expertise locale d’un «groupe d’employés exceptionn­els». Neil Bruce a précisé que SNCLavalin a déjà 200 personnes au travail sur le projet et prévoit d’y affecter jusqu’à 2000 personnes au fil de sa réalisatio­n.

Après les années difficiles liées aux scandales de corruption l’impliquant, SNC-Lavalin a présenté ses résultats jeudi, insistant sur l’impulsion fournie par son acquisitio­n de la firme britanniqu­e WS Atkins pour 3,6 milliards en juillet dernier. Le résultat net a reculé à 78,1 millions ou 44 ¢ par action au premier trimestre, comparativ­ement à 89,7 millions ou 60¢ par action l’an dernier.

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