SNC-Lavalin continue de rebâtir sa réputation
L’entreprise est toujours aux prises avec la justice au niveau fédéral
SNC-Lavalin poursuit sans relâche ses efforts en vue de redorer sa réputation et de poursuivre son expansion dans tous les marchés.
Le président du conseil d’administration du géant de l’ingénierie, Kevin L ynch, a annoncé à ses actionnaires, réunis en assemblée annuelle, jeudi, qu’il avait rempli l’ensemble de ses obligations dans le cadre du Programme de remboursement volontaire (PRV) du gouvernement du Québec «pour continuer à mettre le passé derrière nous». «L’aboutissement de ce processus a été marqué l’an dernier par la conclusion d’un règlement définitif auprès de tous les organismes publics du Québec », a-t-il précisé.
En conférence de presse par la suite, M. Lynch et le président et chef de la direction de SNC-Lavalin, Neil Bruce, n’ont cependant pas voulu divulguer la somme totale des versements effectués par l’entreprise, invoquant la confidentialité imposée par le ministère de la Justice, qui administre le PRV. Les deux hommes se sont
par ailleurs dits rassurés par l’intention du gouvernement Trudeau, annoncée dans le dernier budget fédéral, d’instaurer un régime d’accord de réparation apparenté à ceux existant dans d’autres pays industrialisés, comme le Royaume-Uni ou les États-Unis.
«Nous croyons sincèrement que c’est une bonne chose pour toutes les entreprises canadiennes, pas seulement nous, parce que nos compétiteurs, globalement, ont la possibilité, si l’on découvre quelque chose [d’illégal], de se présenter et de se dénoncer eux-mêmes pour que les individus concernés puissent être poursuivis tel que prévu par la loi et que la compagnie puisse mettre des mesures en place pour s’assurer que ça ne se reproduise pas», a fait savoir M. Bruce lors de sa rencontre
avec les médias.
Selon lui, l’absence d’un tel régime au Canada, alors qu’il existe ailleurs, est «une forme de désavantage compétitif ».
SNC-Lavalin est toujours aux prises avec la justice au niveau fédéral, ayant plaidé non coupable à des accusations de fraude et de corruption déposées par la Gendarmerie royale du Canada en lien avec des gestes qui auraient été posés par certains de ses ex-employés en Libye.
REM: ingénierie 100% québécoise
Par ailleurs, SNC-Lavalin affirme que ce sont des ingénieurs québécois qui assureront la totalité des travaux d’ingénierie du Réseau express métropolitain (REM) de la Caisse de dépôt et placement du Québec. La firme montréalaise, qui dirige avec Alstom le consortium qui a décroché le contrat du REM, s’est faite rassurante à cet effet. «Notre plan, c’est d’utiliser nos ressources ici, à 100%, pour toutes les activités de notre côté par rapport au REM», a affirmé avec force Kevin Lynch. Bien que le contrat ne l’y oblige pas, M. Lynch a dit croire que « c’est la bonne façon de faire le travail» en raison de l’expertise locale d’un «groupe d’employés exceptionnels». Neil Bruce a précisé que SNCLavalin a déjà 200 personnes au travail sur le projet et prévoit d’y affecter jusqu’à 2000 personnes au fil de sa réalisation.
Après les années difficiles liées aux scandales de corruption l’impliquant, SNC-Lavalin a présenté ses résultats jeudi, insistant sur l’impulsion fournie par son acquisition de la firme britannique WS Atkins pour 3,6 milliards en juillet dernier. Le résultat net a reculé à 78,1 millions ou 44 ¢ par action au premier trimestre, comparativement à 89,7 millions ou 60¢ par action l’an dernier.