Bond des transactions dans la région métropolitaine
La tenue de l’économie y est pour quelque chose, estime la Chambre immobilière du Grand Montréal
Le marché immobilier de la grande région de Montréal a été particulièrement actif en avril alors que les transactions ont bondi de 10% par rapport à l’an dernier, indiquent les données de la Chambre immobilière du Grand Montréal (CIGM).
Les chiffres dévoilés vendredi surviennent dans un contexte où l’économie de la métropole, théâtre d’une hausse des investissements et d’un marché du travail qui a pris son envol, connaît une croissance supérieure au reste du Québec.
« C’est un gros mois », a dit en entrevue Marc Lacasse, courtier immobilier et porte-parole de la CIGM. «L’année 2018 continue sur les chapeaux de roue. Les conditions économiques sont très favorables à Montréal. Dans ce qui stimule l’immobilier, il y a le taux de chômage et le niveau de confiance des gens. »
Selon la CIGM, 5432 propriétés ont changé de mains au cours du mois dernier, ce que l’organisme qualifie de «meilleur mois d’avril» en huit ans. Derrière ce chiffre, dont le tiers est
composé d’appartements d’immeubles en copropriété, figure toutefois un nouvel élément: alors que Montréal a vu une hausse de 6% du niveau d’activité, la Rive-Sud est à 15% d’augmentation, tandis que les banlieues nord ont connu une poussée de 12 %. Il y a peut-être là le résultat d’un rattrapage, a dit M. Lacasse.
Niveau des prix
Le prix médian d’une maison unifamiliale dans la grande région a augmenté de 4%, à 317 000 $, alors que la hausse a été de 2 % pour les condomuniums. Pour Montréal seulement, le prix médian des condos a augmenté de 3% sur un an pour s’établir à 299 210 $, comparativement à 225 000 $ à Laval et à 204 500 $ sur la Rive-Sud.
De manière générale, a signalé la CIGM, la diminution du nombre de propriétés inscrites dans la grande région de Montréal depuis un an a jusqu’ici favorisé les vendeurs.
La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a annoncé le 11 avril que les familles avec enfants auront droit à un appui financier pouvant atteindre 10 000$ (comparativement à 8900$ auparavant) pour les constructions neuves à l’extérieur du centre-ville. Pour les acheteurs d’un logement existant, la subvention atteindra 7000 $, par rapport à 5239$ avant le changement.
Lors de l’annonce, Mme Plante a affirmé que «pour éviter l’exode des familles, nous devons mettre en place des moyens afin d’appuyer celles qui désirent s’établir à Montréal» et que son administration allait mettre de côté 21,2 millions par année pour ce programme d’aide.
Dans l’industrie, on avait cependant fait remarquer que les acheteurs potentiels finissent par regarder ailleurs qu’à Montréal en raison des obstacles qui se posent devant eux dans l’obtention d’un prêt hypothécaire. Le gouvernement fédéral n’a cessé de resserrer les règles depuis quelques années, le but étant principalement de refroidir le marché à Toronto et à Vancouver, par exemple, soit des centres urbains aux prises avec des signes de bulle immobilière.
Or ces resserrements de règles n’ont «pas eu un si gros impact que ça sur le marché immobilier du Québec et de la grande région de Montréal», a dit M. Lacasse. «Par contre, ce qu’on remarque de plus en plus, ce sont des parents qui aident leurs enfants. On le voit régulièrement, de plus en plus. »
Même le gouvernement du Québec y est allé de sa propre mesure d’aide. Dans son budget du mois de mars, le ministre des Finances, Carlos Leitão, a annoncé un crédit d’impôt de 750 $ pour les premiers acheteurs. Le gouvernement Couillard a dit que cette mesure, qui coûtera 28 millions en 2018-2019, vise à «favoriser l’accès à la propriété et à réduire l’endettement». Combinée à une mesure fédérale de 626$, la mesure mènerait à un allégement fiscal total de près de 1400 $ pour les premiers acheteurs.