Le Devoir

Des groupes écologiste­s exigent des engagement­s ambitieux en vue des élections provincial­es

- ALEXANDRE SHIELDS

Une coalition de groupes écologiste­s presse les différents partis politiques de prendre des engagement­s ambitieux en matière de protection de l’environnem­ent, en vue de la prochaine campagne électorale. Elle réclame notamment un virage majeur en transport, mais aussi une accélérati­on de la protection du territoire et de la biodiversi­té. Et elle promet de talonner les candidats au cours des prochains mois.

Un total de 11 groupes environnem­entaux et citoyens a présenté dimanche 23 propositio­ns qui ratissent large, de l’enjeu climatique à la protection des terres agricoles, en passant par la promotion du transport actif, la protection des milieux marins et la fin des projets d’exploratio­n pétrolière et gazière.

Les groupes, parmi lesquels on retrouve notamment Équiterre, Vivre en ville, Nature Québec, Greenpeace, la Fondation David Suzuki et Vélo Québec, misent beaucoup sur l’enjeu du transport dans leurs revendicat­ions, qui ont déjà été transmises aux différents partis politiques provinciau­x.

Ils exigent ainsi l’adoption d’un plan «pour réduire d’au moins 50% les émissions de gaz à effet de serre dans le secteur des transports d’ici 2030 à partir du niveau actuel». Cet objectif de réduction est similaire à celui inscrit par le gouverneme­nt Couillard dans sa Politique de mobilité durable présentée il y a de cela quelques semaines.

Les groupes environnem­entaux vont toutefois plus loin et réclament la mise en place d’un «bonus-malus» incluant «une taxe sur l’achat de nouveaux véhicules énergivore­s, dont les revenus permettrai­ent d’offrir des incitatifs à l’achat de véhicules zéro émission».

Une telle idée a déjà été rejetée par le gouverneme­nt. Un rapport du ministère de l’Environnem­ent sur le bilan de «mi-parcours» du Plan d’action 2013-2020 sur les changement­s climatique­s suggérait toutefois d’évaluer la faisabilit­é d’une telle mesure.

La coalition d’organismes estime par ailleurs que Québec devrait investir pas moins de 100 millions de dollars par année, pendant trois ans et en partenaria­t avec le fédéral, afin de développer les infrastruc­tures cyclables de la province.

«Dans la lutte contre les gaz à effet de serre, il n’y a pas UNE solution miracle. Toutes les options doivent être considérée­s, des plus complexes aux plus simples. En considéran­t qu’un travailleu­r sur trois vit à moins de 5km de son lieu de travail, il faut cesser de sous-estimer le potentiel du vélo et investir massivemen­t dans les infrastruc­tures qui en facilitent l’usage», fait valoir Suzanne Lareau, présidente-directrice générale de Vélo Québec.

Les groupes pressent également les partis à s’engager à accélérer la protection des milieux naturels québécois, mais aussi de la biodiversi­té. Québec s’est engagé, sur la scène internatio­nale, à protéger 10% de ses milieux marins d’ici 2020, mais aussi 17% de ses milieux terrestres. À l’heure actuelle, à peine plus de 1% des milieux marins sont protégés, et environ 10% des milieux terrestres.

«Une société comme le Québec se doit de respecter et même de dépasser les objectifs internatio­naux de création d’aires protégées, sur terre comme sur l’eau, à l’horizon 2020 », estime Christian Simard, de Nature Québec. Ce dernier ajoute que les partis doivent promettre de mieux protéger le Saint-Laurent.

Mobilisati­on

Disant rejoindre « plus de 250 000 personnes », les organisati­ons écologiste­s promettent de se mobiliser au cours des prochains mois et de talonner les candidats des différents partis. Elles ont d’ailleurs conçu une «trousse électorale» qui invite les citoyens à contacter les candidats des différente­s formations politiques, mais aussi à participer à des débats, des conseils municipaux, ou encore à intervenir dans les médias.

Selon Karel Mayrand, de la Fondation David Suzuki, leur objectif est d’inscrire les enjeux environnem­entaux parmi les priorités des différents partis. Directeur principal d’Équiterre, Steven Guilbeault estime d’ailleurs que la crise environnem­entale nécessite « une réponse de plus en plus musclée ».

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CATHERINE LEGAULT LE DEVOIR La coalition a présenté 23 propositio­ns qui ratissent large, notamment en ce qui a trait à la promotion du transport à vélo.

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