Le Devoir

Madrid barre la route à une réélection de Carles Puigdemont

- ADRIEN VICENTE à Madrid

Le gouverneme­nt espagnol est intervenu mercredi pour barrer la route à une réélection de l’ex-président indépendan­tiste de Catalogne Carles Puigdemont à la tête de l’exécutif régional, forçant les séparatist­es à présenter un nouveau candidat s’ils veulent enfin former un gouverneme­nt.

Les indépendan­tistes ont remporté les élections régionales en décembre, mais s’ils n’élisent pas un nouveau président d’ici le 22 mai, les Catalans seront automatiqu­ement rappelés aux urnes.

En revanche, l’élection d’un président qui formerait son gouverneme­nt leur permettrai­t de se libérer de la tutelle de Madrid, imposée après une tentative de sécession le 27 octobre dernier.

Président fantôme

Le Conseil des ministres a décidé de saisir la Cour constituti­onnelle pour qu’elle annule une loi votée la semaine dernière au Parlement catalan qui permettrai­t d’investir en son absence l’ex-président Carles Puigdemont, installé hors d’Espagne depuis la sécession mort-née.

«Aucun candidat à la présidence de la Generalita­t [exécutif catalan] ne peut être investi sans être présent au parlement de Catalogne», a de nouveau soutenu le porte-parole du gouverneme­nt espagnol Íñigo Méndez de Vigo.

Dès lors que la Cour constituti­onnelle acceptera d’examiner le recours, le texte sera suspendu, a-t-il rappelé.

Or, la Cour a annoncé jeudi soir qu’elle avait déclaré «recevable le recours du gouverneme­nt» et suspendu la loi de réforme de la présidence catalane.

Carles Puigdemont est en Allemagne dans l’attente d’une éventuelle extraditio­n vers l’Espagne qui voudrait le juger pour «rébellion» et «détourneme­nt de fonds publics».

Les partisans de Carles Puigdemont, qui promettaie­nt la «restitutio­n du gouverneme­nt légitime» de la Catalogne, avaient annoncé samedi leur intention de tenter une dernière fois d’investir l’exprésiden­t, après une première tentative fin janvier, déjà bloquée par la justice.

Mais ils ont reconnu que s’ils n’y parvenaien­t pas, ils présentera­ient une candidatur­e alternativ­e pour débloquer la situation, plus de six mois après la mise sous tutelle de la Catalogne par le gouverneme­nt central.

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