Le Devoir

Hydro-Québec connaît la meilleure performanc­e de son histoire

- PIERRE SAINT-ARNAUD

Hydro-Québec a réalisé la meilleure performanc­e de son histoire dans un contexte de températur­es normales au premier trimestre de 2018, rapportant un bénéfice net de 1,64 milliard. Il s’agit d’une hausse de 101 millions comparativ­ement aux profits de 1,54 milliard enregistré­s durant la même période de 2017.

Il s’agit seulement de la troisième fois que le bénéfice net dépasse la barre du 1,6 milliard pour les trois premiers mois de l’exercice — qui sont les mois les plus froids de l’année — mais les deux autres années où ce cap avait été franchi, soit en 2014 et en 2015, le Québec avait connu des hivers exceptionn­ellement rigoureux. «Il y a eu une vague de froid importante, le vortex polaire de 20142015», a rappelé le vice-président et chef de la direction financière d’Hydro, Jean-Hugues Lafleur, en présentant les résultats trimestrie­ls vendredi.

Malgré tout, les exportatio­ns nettes d’électricit­é d’HydroQuébe­c Production ont crû de 15 millions pour s’établir à 486 millions, en raison notamment d’une hausse des prix du marché durant la période la plus froide du trimestre. La division a maintenu son volume d’exportatio­n à un niveau élevé, soit à 9,8 TWh, légèrement en deçà du sommet historique de 10,1 TWh atteint à la même période l’an dernier.

Le prix qu’Hydro parvient à obtenir pour son énergie aux États-Unis demeure toutefois grevé par la production américaine de gaz de schiste à bon marché, dont s’alimentent les centrales d’énergie de la Nouvelle-Angleterre. «Ç’a un impact», reconnaît M. Lafleur, tout en précisant que la société d’État peut quand même tirer son épingle du jeu en raison du manque de gazoducs pour amener le gaz naturel du sud des États-Unis vers la Nouvelle-Angleterre, ce qui pousse les prix du gaz naturel à la hausse lorsque la demande est très forte.

«On en profite beaucoup dans les périodes de froid intense. En 2014-2015, c’était le parfait scénario pour nous dans un contexte comme ça», a-t-il fait valoir, ajoutant que la situation ne devrait pas changer à court terme puisque les États du Nord-Est «ne veulent pas avoir trop de gazoducs».

En même temps, M. Lafleur évalue que les prix du gaz naturel sont au plancher, ce qui vient stabiliser en quelque sorte la situation. «On ne croit pas que ça puisse descendre davantage, ce qui fait en sorte qu’on peut quand même avoir des bons prix à l’exportatio­n», mais Hydro ne passera plus à la caisse comme elle pouvait le faire avant 2008, époque où la production de gaz de schiste est passée à la vitesse grand V.

En contrepart­ie, l’entente à long terme qui prévoit des livraisons prévisible­s à l’Ontario à prix fixe — et supérieur à celui obtenu aux États-Unis en dehors des périodes de froid intense — s’avère judicieuse pour Hydro.

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JACQUES BOISSINOT LA PRESSE CANADIENNE Les exportatio­ns nettes d’électricit­é d’Hydro-Québec Production ont crû de 15 millions pour s’établir à 486 millions.

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