Le Devoir

La délinquanc­e sexuelle n’a pas de classe sociale

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La clientèle de la prison de Percé provient de tous les milieux et couches sociales : avocats, professeur­s d’université, pilotes d’avion, commerçant­s, religieux, directeurs de ville ou comptables y sont passés. Les délits touchent la pédophilie, l’agression, le viol, les attoucheme­nts, le leurre et la pornograph­ie juvénile, entre autres. Cette prison de 42 places accueille les détenus dont la peine varie entre 12 mois et 24 mois moins un jour. La thérapie doit être menée à bien pendant cette période.

Depuis 2010, des quelque 571 détenus ont défilé à la prison de Percé, 412 ont terminé le programme. Les départs sont parfois volontaire­s, mais peuvent aussi découler de raisons d’ordre judiciaire, d’une absence de motivation ou d’une déresponsa­bilisation du détenu par rapport au délit.

Ce programme singulier demeure une goutte d’eau dans le réseau carcéral. En date du

7 mai dernier, le ministère de la Sécurité publique recensait 253 personnes incarcérée­s dans le réseau correction­nel québécois pour des délits à caractère sexuel. « Un juge ne peut pas ordonner à un délinquant sexuel de suivre une thérapie à Percé. Il ne peut que le recommande­r», affirme Christian Poirier, directeur des Services correction­nels de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine au sein du ministère de la Sécurité publique. À Percé, les places sont comptées, et la demande dépasse la capacité d’accueil.

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