Les séismes numériques
Internet, la grande révolution propose un voyage critique dans le passé, le présent et le futur du Web
Derek Muller, communicateur technologique derrière le blogue Veritasium, a le sens de la formule. Internet, la grande révolution, une incursion documentaire en trois temps de Peter Schnall, bénéficie grandement de ses talents de vulgarisateur. Son regard franc contribue à donner corps à ce voyage critique dans le passé, le présent et le futur d’Internet.
La série commence un peu nonchalamment, portée par un enthousiasme initial mal canalisé. La formidable progression du réseau attire les superlatifs, Internet devenant «une sorte de voyage cosmique que même Newton, Tesla ou Einstein n’auraient pu imaginer». La surenchère se gave de chiffres — 100 milliards de recherches par mois sur Google, 41 000 mises à jour par seconde sur Facebook — comme de barrières technologiques tombées en série.
Mais au moment où l’on soupire à l’idée de se farcir un énième dithyrambe du Net, Derek Muller nous fait basculer à l’autre pôle, là où les racistes, intimidateurs et autres enragés trouvent un ferment à la mesure de leur haine. Là où la surveillance menace aussi la vie privée. Là, enfin, où toute information est susceptible d’être bradée, volée et monnayée.
Bien entouré de spécialistes, du lanceur d’alerte Edward Snowden au blogueur John Green, derrière Brotherhood 2.0, Derek Muller plonge de plus en plus profondément dans cette matière vivante qui évolue à un train d’enfer. La leçon est de bonne tenue tout en restant grand public, complète sans verser dans le trop pointu.
Internet, la grande révolution ICI Explora, vendredi, 21 h En rediffusion, mardi, 23 h