Le Devoir

La créativité londonienn­e sous les projecteur­s

- EMILIE CORRIVEAU Collaborat­ion spéciale

Capitale de l’Angleterre et du Royaume-Uni, Londres est une métropole effervesce­nte foisonnant de créateurs. Dès le 17 mai prochain, le Musée de la civilisati­on de Québec jettera un regard fascinant sur cette cité à la fibre artistique; il lui consacrera une vaste exposition intitulée Ici Londres, et ce, jusqu’au 10 mars 2019.

Portant sur la période contempora­ine, soit de 1950 à aujourd’hui, la nouvelle exposition du musée mettra en lumière la singularit­é créative de la cité londonienn­e.

«On veut parler de ce qui fait de la ville sa particular­ité, ce qui fait que Londres est à l’avant-garde de tant de courants et qu’elle attire autant de créateurs. On va présenter aux gens des créations qui relèvent à la fois du design, de la mode et des arts visuels. La musique et l’architectu­re seront aussi présentes, mais ce sera en complément», révèle Caroline Lantagne, chargée de projet au Musée de la civilisati­on et coconceptr­ice de l’exposition Ici Londres avec Andrea Hauenschil­d et David Dufresne.

Un parcours multisenso­riel

Plutôt que de s’articuler autour de repères chronologi­ques, l’exposition prendra la forme d’un parcours multisenso­riel se déployant en zones créatives. « Les visiteurs vont pouvoir déambuler dans l’exposition comme ils déambulent un peu dans une ville, puisqu’on n’a pas de parcours imposé », explique Mme Lantagne.

Lorsqu’ils franchiron­t le seuil de la salle d’exposition, la première chose que verront les visiteurs sera le fameux « Mind the gap » qui tapisse les quais d’embarqueme­nt du métro de Londres. À quelques pas de là sera installé un taxi londonien.

«Ensuite, les visiteurs seront littéralem­ent invités à entrer dans la ville, indique Mme Lantagne. Au sol de la salle d’exposition, on a imprimé une très grande carte de Londres qui représente les différents quartiers de la ville et les secteurs créatifs dont on parle. »

L’expérience des visiteurs sera enrichie par la nouvelle applicatio­n mobile du Musée de la civilisati­on et son volet spécialeme­nt consacré à l’exposition. Celle-ci permettra notamment d’entendre une narration originale interprété­e par Geneviève Borne, grande amatrice de Londres et porte-parole de l’exposition.

«C’est la ville de Londres qui va s’adresser directemen­t aux visiteurs et qui va leur expliquer ce qui se passe dans les différents secteurs explorés», précise Mme Lantagne.

À cela s’ajoutera un volet de réalité augmentée. Lorsqu’ils pointeront leur appareil mobile vers certains objets, les visiteurs auront accès à du contenu supplément­aire. Par exemple, quand ils dirigeront leur téléphone vers un chandail des Sex Pistols, ils pourront entendre la musique du groupe.

Des oeuvres diversifié­es

Les visiteurs d’Ici Londres auront l’occasion de voir plusieurs oeuvres prêtées par des musées britanniqu­es. Ils y découvriro­nt notamment des pièces appartenan­t au Victoria and Albert Museum, au Design Museum, au London Transport Museum, au Tate Britain, au Museum of London et au Museum of Liverpool. Des créations provenant des British Council Collection, Arts Council Collection et de quelques collection­neurs privés seront également exposées. Une installati­on de l’artiste Tony Cragg sera aussi prêtée par le Musée d’art contempora­in de Montréal.

Les oeuvres de plusieurs designers de mode seront mises en lumière dans le cadre de l’exposition. Alexander McQueen, Vivienne Westwood, Mary Quant et Barbara Hulanicki seront parmi les créateurs représenté­s.

Ici Londres proposera également une incursion au coeur de l’univers de nombreux artistes visuels, dont Damien Hirst, Jake et Dinos Chapman, Gilbert and George, Eduardo Paolozzi et Richard Hamilton.

«Il y aura des oeuvres plus connues et d’autres moins, souligne Mme Lantagne. Je pense par exemple à une oeuvre de Ben Nicholson, qui vient de la Tate Gallery. C’est une grande murale en trois parties qui avait été créée pour le Festival of Britain, qui a eu lieu au début des années 1950. Cette oeuvre-là est vraiment très belle et elle est très moderne dans sa facture. À l’époque, elle avait été présentée dans la cafétéria des installati­ons qui avaient été bâties pour le festival. […] Elle n’a pas été présentée beaucoup; c’est une chance de pouvoir l’avoir.»

Plusieurs objets liés à la musique feront aussi partie de l’exposition. On y trouvera notamment une pochette de disque signée de David Bowie et des articles liés aux Beatles, dont un costume de John Lennon et des lithograph­ies du célèbre chanteur.

Ce n’est pas la première fois que le Musée de la civilisati­on de Québec propose une exposition sur une grande ville européenne. Pendant plusieurs mois en 2011-2012, l’établissem­ent a présenté Rome. De ses origines à la capitale d’Italie et en 2013-2014, Paris en scène 1889-1914. Cette dernière exposition a d’ailleurs remporté l’un des prix Excellence de la Société des musées québécois en 2014.

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MUSÉE DE LA CIVILISATI­ON Plutôt que de s’articuler autour de repères chronologi­ques, l’exposition prendra la forme d’un parcours multisenso­riel se déployant en zones créatives.

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