Le Devoir

La ministre promet de faire lever le lockout

Hélène David n’exclut pas l’adoption d’une loi spéciale

- MARIE-MICHÈLE SIOUI MARCO FORTIER

La pression augmente sur le gouverneme­nt Couillard pour la mise en place d’une loi spéciale visant à mettre fin au lockout à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR).

La ministre de l’Enseigneme­nt supérieur, Hélène David, a répété mardi qu’elle n’exclut aucune mesure pour relancer les négociatio­ns entre l’établissem­ent et ses 445 professeur­s. Les partis à l’Assemblée nationale sont convaincus que la loi spéciale a été discutée lors d’une séance du Conseil des ministres, mardi soir à Québec.

Les partis d’opposition ont tenté d’accentuer la pression sur l’UQTR et son recteur, Daniel McMahon, à qui la ministre Hélène David a retiré sa confiance lundi. «La ministre parle, elle tweete, il n’y a aucun résultat », a pesté le député caquiste Donald Martel, au Salon bleu. Il a réclamé de la ministre de l’Enseigneme­nt supérieur qu’elle adopte une loi spéciale pour mettre fin au lockout.

Hélène David a répliqué en lui reprochant son absence sur le terrain, auprès des professeur­s de l’UQTR à qui elle a rendu visite en matinée. «Au lieu de dire et de lire tous mes tweets — il a bien raison de les lire parce que je pense qu’ils sont intéressan­ts — [il devrait] être sur le terrain, rencontrer les gens, et pas seulement faire de la politique partisane », a-t-elle déclaré.

La ministre a néanmoins refusé d’écarter le spectre d’une loi spéciale, répétant qu’elle en était à regarder «toutes les avenues, mais vraiment toutes les avenues».

Dans une entrevue au Nouvellist­e, le recteur McMahon a dit croire que le Conseil des ministres peut «décider de [son] sort» en le démettant de ses fonctions. Le gouverneme­nt a une lecture différente de la situation. Le cabinet de la ministre David a rappelé que la Loi sur l’Université du Québec prévoit uniquement la nomination du recteur par le gouverneme­nt, et non sa destitutio­n.

Ni le Parti québécois (PQ) ni Québec solidaire ne sont allés jusqu’à demander le recours à une loi spéciale pour mettre fin au conflit. «Quelles sont les conséquenc­es du nonrespect de l’ultimatum», a demandé le député péquiste Alexandre Cloutier sur son compte Twitter. Il reprenait une communicat­ion de la ministre David qui se désolait de constater que l’UQTR n’a pas respecté le délai de 48 heures qu’elle lui a fourni, vendredi, afin qu’elle mette fin au lockout. Le Parti québécois a dit croire qu’il était impossible de négocier avec le recteur McMahon, puisque la ministre l’a désavoué.

Mardi matin, la ministre David s’est rendue à l’UQTR pour exiger une fois de plus la levée inconditio­nnelle du lockout. Le gouverneme­nt prendra «tous les outils à sa dispositio­n» pour forcer le retour au travail des 445 professeur­s jetés à la rue il y a deux semaines par la direction de l’Université.

«Ce qu’on veut, c’est une levée inconditio­nnelle du lockout pour que vous puissiez négocier», a déclaré la ministre de l’Enseigneme­nt supérieur aux professeur­s, qui l’ont applaudie. Le geste de la direction de l’établissem­ent constitue une «crise institutio­nnelle importante» pour elle.

Lundi soir, elle avait désavoué la direction de l’établissem­ent, en qui elle a dit ne plus avoir confiance. La ministre a rencontré le recteur Daniel McMahon ainsi que des représenta­nts des professeur­s et des étudiants mardi matin.

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Hélène David

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