Le Devoir

Alexandre Taillefer se dit libéral « sans aucun doute »

L’homme d’affaires vante les mérites de Philippe Couillard

- GUILLAUME BOURGAULT-CÔTÉ

Alexandre Taillefer a soutenu différents partis et politicien­s au fil des années, mais c’est «sans aucun doute» qu’il dit avoir choisi le Parti libéral du Québec (PLQ) pour s’impliquer activement.

Celui qui présidera la campagne des libéraux a fait une véritable profession de foi libérale lors de l’annonce de sa nomination, dans le Vieux-Port de Montréal. «J’ai accepté la présidence parce que […] je crois dans cette force historique de développem­ent et de rassemblem­ent que constitue le PLQ», a lancé l’homme d’affaires, derrière des verres fumés et aux côtés d’un premier ministre Couillard visiblemen­t heureux d’accueillir cette recrue.

M. Taillefer, à qui plusieurs prêtent de hautes ambitions politiques, a tenu à préciser qu’il n’est «pas le Superman de la politique. Je suis là pour donner un coup de main».

M. Couillard s’est félicité d’avoir choisi pour ce poste névralgiqu­e quelqu’un qui n’a aucune expérience politique. En 2014, c’est l’ancien premier ministre Daniel Johnson qui avait présidé la campagne libérale.

«Le PLQ a toujours été là pour les grands mouvements de société, il a toujours été le reflet de son époque », a-t-il soutenu, allant jusqu’à citer Robert Bourassa. «Le PLQ a toujours été de son temps.» « Voilà le moment de présenter le Québec de 2018, a-t-il enchaîné, pas celui des années 1990 auquel certains voudraient peut-être nous ramener. M. Taillefer personnifi­e le nouveau Québec. »

Le premier ministre ne voit pas pour autant dans son choix une volonté de rupture avec le passé du Parti libéral — au contraire, selon lui. «C’est une continuité», a-t-il dit.

Dans un discours à forte saveur électorale, M. Couillard a ainsi dressé un portrait très ensoleillé du bilan de son gouverneme­nt, qu’il situe en droite ligne avec l’héritage de ses prédécesse­urs libéraux.

Il a évoqué le retour à l’équilibre budgétaire, la diminution de la dette, la marge de manoeuvre «dégagée pour les priorités des Québécois — éducation, santé, économie — et plus d’équité encore dans notre société». Sans revenir sur la période d’austérité qui a marqué le début de son mandat, il a plutôt rappelé qu’il avait déposé un plan de lutte contre la pauvreté et parlé à plusieurs reprises de justice sociale.

«On a jeté les bases d’un nouveau Québec, plus prospère, plus vert, plus équitable, plus mobile, qui se bâtit avec un leadership capable de distinguer la tendance profonde de l’anecdote», a affirmé le chef libéral.

Poursuivan­t sur cette lancée, M. Couillard a soutenu qu’Alexandre Taillefer — qui a démissionn­é vendredi du conseil d’administra­tion de la compagnie qui possède les médias L’actualité et Voir — incarne un leadership «d’action et de vision, de succès et de compassion», la parfaite combinaiso­n entre « succès économique et engagement social».

Après avoir souvent critiqué les décisions du gouverneme­nt Couillard dans le passé, Alexandre Taillefer n’était pas moins dithyrambi­que que le premier ministre mardi. «Le gouverneme­nt a opéré un virage fondamenta­l en matière de finances, croit-il. Avant, le Québec s’endettait pour rendre service aux citoyens. Maintenant, le Québec a enfin les moyens de financer ses ambitions. »

Il estime que, si «le bilan n’est pas parfait», le Québec «ne peut briser cet élan» des quatre dernières années.

Rôle large

Son rôle dans la campagne sera multiple: recrutemen­t de candidats, aide aux communicat­ions, présence dans l’autobus de campagne… et contributi­on à la rédaction de la plateforme libérale pour la rendre «encore plus sociale et davantage équitable ». Il s’est dit à l’aise avec la position des libéraux sur le salaire minimum à 15 $ (qui n’est pas un objectif à court terme), lui qui a milité activement pour cette cause.

M. Taillefer, qui se dit «absolument fédéralist­e » même s’il a voté Oui au référendum en 1995, a réitéré qu’il ne sera pas candidat aux élections du 1er octobre. Mais il a aussi ajouté que cette promesse «n’est pas un engagement à vie». Pour l’instant, il a des «engagement­s d’affaires importants et quitter ça subreptice­ment serait irresponsa­ble», fait-il valoir.

D’entrée de jeu, Alexandre Taillefer a reconnu avoir «soutenu différents partis et plusieurs personnes» au fil des ans — il est d’ailleurs encore membre du Parti québécois. «Mais à l’heure où faire le bon choix m’apparaît plus important que jamais, je choisis sans aucun doute le PLQ », a-t-il dit.

Alexandre Taillefer professe sa foi fédéralist­e même s’il a voté Oui au référendum de 1995, ainsi qu’envers le PLQ même s’il est toujours membre du PQ

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JACQUES NADEAU LE DEVOIR Alexandre Taillefer a rencontré la presse mardi matin sur un quai du Vieux-Port de Montréal aux côtés du premier ministre et chef libéral Philippe Couillard. L’homme d’affaires a accepté de présider la campagne électorale des libéraux.

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