Le Devoir

30 millions au centre de tri : la seule solution, dit la Ville

- KARL RETTINO-PARAZELLI

La Ville de Montréal estime qu’elle n’avait d’autre choix que de verser jusqu’à 29,2 millions de dollars en deux ans pour maintenir son centre de tri en activité et ainsi éviter que des milliers de tonnes de matières recyclable­s se retrouvent au dépotoir.

«Quand on fait l’inventaire des gains et des bénéfices, on est encore gagnants», a fait valoir jeudi le responsabl­e de l’environnem­ent au comité exécutif de la Ville, Jean-François Parenteau, en expliquant que l’enfouissem­ent des quelque 153 000 tonnes de matières recyclable­s traitées chaque année par le centre de tri de Montréal aurait été à la fois coûteux et nocif pour l’environnem­ent.

Depuis le resserreme­nt des critères d’importatio­n de la Chine, qui recevait jusqu’à tout récemment un grand volume de matières recyclable­s, certains centres de tri du Québec sont contraints de payer pour écouler certaines de leurs matières, indiquent les documents de la Ville.

C’est dans ce contexte que l’entreprise Rebuts solides canadiens (RSC) a indiqué qu’elle comptait cesser les activités du centre de tri de Montréal. Pour assurer le traitement de ses matières recyclable­s d’ici la mise en service du nouveau centre de tri de Lachine, prévue en août 2019, la Ville de Montréal a donc accepté de revoir son entente avec RSC.

L’argent injecté doit permettre à l’entreprise de poursuivre ses activités et de développer de nouveaux marchés pour les matières triées.

Facture inconnue

M. Parenteau précise que Rebuts solides canadiens ne touchera sans doute pas la totalité des 29,2 millions prévus, puisque la somme versée dépendra du prix de vente des matières recyclable­s sur les marchés d’exportatio­n. «On ne sait pas exactement combien ça va nous coûter», dit-il.

Il assure également que la Ville adoptera une approche différente avec le centre de tri de Lachine, dont elle aura la responsabi­lité. M. Parenteau veut favoriser l’économie circulaire et trouver des débouchés locaux pour les matières recyclable­s, plutôt que de les expédier à l’extérieur du Québec.

En vendant les matières recyclable­s à proximité, les revenus seront peut-être moins élevés que sur les marchés internatio­naux, mais ils seront plus stables, et la pollution liée au transport sera du même coup évitée, soutient-il.

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JACQUES NADEAU LE DEVOIR Depuis le resserreme­nt des critères d’importatio­n de la Chine, certains centres de tri du Québec sont contraints de payer pour écouler certaines de leurs matières.

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