Le Devoir

Kathleen Wynne lance son va-tout au dernier débat des chefs

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Toronto — La chef du Parti libéral de l’Ontario, Kathleen Wynne, a amorcé le troisième et dernier débat de la campagne électorale provincial­e en lançant une phrase digne d’un dièse sur les réseaux sociaux: «Désolée, mais pas désolée. »

Le taux de satisfacti­on envers la première ministre sortante a dégringolé sous la barre des 20 %. Son parti traîne en troisième place dans les sondages. Elle voulait donc marquer les esprits dès le début de sa dernière chance d’impression­ner l’électorat.

Mme Wynne a reconnu être «réellement désolée» qu’il n’y ait pas plus de gens qui l’aimaient, mais elle a ajouté qu’elle ne l’était pas d’avoir amélioré les conditions de vie en Ontario.

Quant à ses deux rivaux, la néodémocra­te Andrea Horwath et le progressis­te-conservate­ur Doug Ford, ils ont profité de leur déclaratio­n préliminai­re pour souligner leur message principal : le changement pour le mieux, selon Mme Horwath; un gouverneme­nt pour le peuple, selon M. Ford.

La première question abordait la question de la confiance. M. Ford a attaqué son adversaire néodémocra­te en lui reprochant une erreur de calcul dans le programme du NPD qui augmentera la facture de 1,4 milliard de dollars par année.

Mme Horwath a répliqué en rappelant que M. Ford n’avait même pas dévoilé son programme, insinuant qu’il avait ainsi fait preuve de mépris envers les électeurs puisque le vote par anticipati­on avait déjà commencé.

«Nous avons reconnu cette erreur et nous l’avons tout de suite corrigée, a-t-elle fait valoir. Nous n’avons obtenu aucun chiffre de la part de M. Ford. Les gens ont commencé à voter depuis [samedi] et vous ne leur avez donné aucun renseignem­ent sur ce que vous avez l’intention de faire pour notre province. Où allez-vous faire vos coupes?»

Attaques mutuelles

Le ton était donné. M. Ford et Mme Horwath, qui sont au coude-à-coude dans les sondages, se sont mutuelleme­nt attaqués tout au long de la soirée.

Quand la néodémocra­te a réservé sa question à un de ses deux adversaire­s à M. Ford, celui-ci a répondu: «Je ne m’attendais pas à autre chose.» Mme Horwath s’est légèrement moquée de lui. «Eh bien, tant mieux, vous comprenez vite.»

« Présentez-nous votre programme, a-t-elle insisté. Vous n’achèterez pas une auto sans vérifier sous le capot. Pourquoi achèterait-on votre programme sans l’examiner ? »

M. Ford a joué avec les peurs et les fantômes du passé. Il a évoqué l’ancien premier ministre néodémocra­te Bob Rae et un exode des entreprise­s vers les États-Unis. «Le NPD va annihiler la classe moyenne, mes amis. On a déjà vu cela dans le passé. »

Mme Wynne a mis au défi son adversaire néodémocra­te de dire qu’elle n’imaginait aucun scénario dans lequel elle ne ferait pas adopter une loi forçant le retour au travail de grévistes, comme l’a fait le gouverneme­nt libéral pour les professeur­s d’université, l’an dernier.

«Je sais que vous êtes redevable aux syndicats à ce sujet », a lancé Mme Wynne à Mme Horwarth. «Oh, Kathleen! Wow! C’est vraiment attristant!» a répliqué la néodémocra­te.

Mme Wynne s’est défendue en affirmant que le gouverneme­nt se devait d’avoir un outil pour mettre fin à une impasse; Mme Howarth a répondu qu’une telle loi n’est pas un outil, c’est l’abolition d’un droit constituti­onnel.

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