«Les affamés» de Robin Aubert
Le film de zombies de Robin Aubert rafle trois prix Iris pour un total de huit
a remporté trois prix dimanche soir au Gala Québec cinéma dont celui du meilleur film. En photo aux côtés du cinéaste, la comédienne Brigitte Poupart (à gauche) et la productrice Stéphanie Morissette.
Après avoir remporté cinq Iris au Gala Artisans jeudi dernier, Les affamés, de Robin Aubert, a ajouté trois prix au compteur ce dimanche lors du Gala Québec cinéma, celui de Meilleure interprétation féminine dans un rôle de soutien pour Brigitte Poupart (Jutra du Meilleur documentaire pour Over My Dead Body en 2013), qui y manie la machette avec une grâce féroce, celui de la Meilleure réalisation pour Robin Aubert et celui du Meilleur film. Qui a dit qu’on ne savait pas faire de cinéma de genre au Québec ?
Émue, l’actrice a salué sa partenaire de jeu et «mère spirituelle» Micheline Lanctôt, remercié Robin Aubert pour ses personnages féminins qui sortent des clichés et dédié son prix à ces «femmes qui s’élèvent avec dignité au-delà de la médiocrité ».
Écrit par Julien Corriveau (Les appendices) et Marie-Andrée Labbé (Trop), réalisé par Marc Coiteux, le Gala Québec cinéma a débuté par un efficace montage où les deux animatrices de la soirée, Édith Cochrane et Guylaine Tremblay, ont été parachutées dans différents films de l’année. À l’instar de Normand Brathwaite et Louise Marleau il y a quelques années au Gala des Jutra avec Brume de nuit, les deux actrices ont présenté un extrait d’un film de leur crû: La défriche…
En vrac, les animatrices ont salué «Élise Guilbeault pour son rôle dans le film de zombies de Bernard Émond, Pour vivre ici », ont «espéré que les films d’auteurs vont finir par être le fun à regarder et que les films populaires vont finir par être bons», se sont dites «fières des personnages féminins et de Curieux Bégin d’être sortis de leur cuisine» et ont «salué Sophie Dupuis, seule femme finaliste dans la catégorie du Meilleur film, la seule qui devra parler de sa robe dans les journaux le lendemain. »
Le hasard a voulu que Robin Aubert, qui avait incarné son alter ego dans La comtesse de Bâton-Rouge, soit sacré réalisateur de l’année le soir où André Forcier (L’eau chaude, l’eau frette, Au clair de la lune, Une histoire inventée) recevait le prix Iris Hommage pour l’ensemble de son éblouissante carrière. Étonnamment, l’enfant terrible du cinéma québécois n’avait jamais encore remporté d’Iris (ni de Jutra)…
Deux autres prix pour Chien de garde
Premier long-métrage plus que prometteur de Sophie Dupuis, Chien de garde s’est illustré à deux reprises grâce au talent de ses interprètes, Théodore Pellerin, couronné Révélation de l’année, et Maude Guérin, lauréate du prix de la Meilleure interprétation féminine dans un premier rôle. Il s’agissait d’un premier Iris pour les deux acteurs; notons que le jeune comédien révélé dans la série 30 vies faisait aussi partie de la distribution de Boost, de Darren Curtis, d’Ailleurs, de Samuel Matteau, et d’Isla Blanca, de Jeanne Leblanc. Au Gala Artisans, Dominique Fortin a remporté l’Iris du Meilleur montage pour Chien de garde.
Du côté des acteurs, Emmanuel Schwartz a raflé l’Iris de la Meilleure interprétation masculine dans un rôle de soutien, celui d’un fougueux coureur des bois pour Hochelaga, Terre des âmes, fresque historique de François Girard, lequel avait remporté quatre Iris jeudi dernier. L’acteur a salué le réalisateur François Girard et le producteur Roger Frappier d’avoir fait un film sur les Montréalais qui oublient qu’ils sont sur un territoire qu’ils croient être le leur. En dévoilant son côté sombre, Christian Bégin s’est vu saluer du prix de la Meilleure interprétation masculine dans un premier rôle pour Le problème d’infiltration, portrait expressionniste d’un pervers narcissique de Robert Morin. Un premier Iris pour ces messieurs et pour le film de Morin.
Un premier Iris pour…
Décidément, cette édition du Gala Québec cinéma était la soirée des premières fois pour plusieurs artistes, dont les suivants. Récipiendaire de l’Iris de la Meilleure distribution des rôles la semaine dernière, Les rois mongols, charmante illustration de la crise d’Octobre à hauteur d’enfants de Luc Picard, s’est distingué une seconde fois grâce à la romancière Nicole Bélanger, lauréate du prix du Meilleur scénario.
Sept ans après son premier long-métrage, le percutant El Huaso, documentaire consacré à son père, Carlo Guillermo Proto a raflé l’Iris du Meilleur documentaire grâce à son bouleversant portrait d’une famille de non-voyants, La résurrection d’Hassan.
Meilleur court-métrage canadien au TIFF, le charnel Pre-Drink, de Marc-Antoine Lemire, a remporté l’Iris du Meilleur court-métrage de fiction, et l’émouvant Toutes les poupées ne pleurent pas, de Frédérick Tremblay, Grand prix de la compétition nationale au Festival de cinéma de la ville de Québec, celui du Meilleur court-métrage d’animation.
L’Iris Prix du public a été attribué à Junior majeur, d’Éric Tessier, suite de Pee-Wee 3D: L’hiver qui a changé ma vie, sorti en 2012. Accompagné d’Antoine Olivier Pilon, Rémi Goulet et Alice Morel-Michaud, Patrick Roy des Films Séville est venu chercher ce prix qui remplace celui du Billet du film le plus populaire.
Pour la deuxième année de suite, le Gala Québec cinéma était animé par Édith Cochrane et Guylaine Tremblay en direct du Studio 42 de la Maison de Radio-Canada sur les ondes d’ICI Radio-Canada Télé et sur Radio-canada.ca/galaquebeccinema. Treize prix y ont été remis; la semaine dernière, quatorze prix avaient été distribués au Gala Artisans. Au total, Les affamés a remporté huit Iris; Hochelaga, Terre des âmes, cinq; Chien de garde, trois ; Les rois mongols, deux.