Des maisons de chambres toujours nécessaires
L’enquête de la Santé publique dévoilée par Le Devoir le confirme, les maisons de chambres répondent encore à des besoins, malgré leur mauvais état. Elles sont un milieu de vie pour des personnes qui n’ont souvent pas d’autres options de logement. Leur sauvegarde est essentielle, comme le prévoit le Plan d’action montréalais en itinérance adopté par l’administration de Valérie Plante.
Cette enquête démontre que les chambres constituent souvent un dernier rempart avant la rue et un moyen pour en sortir. Des 274 chambreurs rencontrés, 52% ont connu l’itinérance. Pour de nombreux chambreurs, ces logements constituent un milieu de vie stable.
La nécessité de freiner l’érosion du parc de maisons de chambres est fortement appuyée par ces constats. Des moyens existent pour assurer aux chambreurs un toit et de meilleures conditions de vie. Il y a d’abord leur acquisition et rénovation par des organismes pour en faire du logement social avec soutien communautaire. Plus de 2000 chambres ont ainsi été sauvées depuis 30 ans.
Sous Jean Doré, la Société d’habitation et de développement de Montréal (SHDM) avait contribué à cette action, en acquérant 400 chambres, évitant qu’elles disparaissent incendiées, transformées en bureaux, logements luxueux ou gîtes du passant.
Le Plan de Denis Coderre en itinérance avait demandé à la SHDM de reprendre cette action, ce qui n’a pas été fait. Cette paramunicipale est de nouveau interpellée pour sauvegarder des chambres par l’administration Projet Montréal. Il faut souhaiter que la volonté politique soit là pour que cela se concrétise rapidement et que la SHDM ne limite pas son développement au programme AccèsCondos. [...] Pierre Gaudreau, directeur Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM)
Le 31 mai 2018