La saison du homard quasi terminée
Québec demande un dédommagement à Ottawa pour les pêcheurs touchés par la fermeture des zones de pêche
Le gouvernement du Québec réclame un soutien financier du gouvernement fédéral, afin de venir en aide aux pêcheurs gaspésiens touchés par les fermetures de zones de pêche pour protéger les baleines noires présentes dans le golfe du Saint-Laurent.
Dans le cadre des mesures de protection mises en place pour protéger les baleines noires en eaux canadiennes, le gouvernement fédéral ferme temporairement les zones de pêche où des animaux sont observés lors des vols quotidiens de surveillance de Pêches et Océans Canada (MPO).
Or, au cours des dernières semaines, près d’une centaine de baleines noires ont été observées au large des côtes du Nouveau-Brunswick, puis de la Gaspésie. Le MPO a donc fermé successivement plusieurs zones de pêche au crabe des neiges, et maintenant au homard, pour une période d’au moins deux semaines.
Dans un contexte où la pêche à ce crustacé doit durer encore trois semaines au large de la Gaspésie, les pêcheurs de homard de la région redoutent des impacts majeurs pour leur saison de pêche. Même chose pour les usines qui transforment la ressource dans la région, où le homard constitue un pilier de l’économie.
«Il y aura des impacts» sur les pêcheurs de homards, leurs employés et les usines de transformation, a laissé tomber mardi le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, Laurent Lessard, en entrevue au Devoir.
Aide demandée
À l’instar de ce que réclame le gouvernement du Nouveau-Brunswick, le ministre Lessard est catégorique : le gouvernement fédéral doit venir en aide à l’industrie de la pêche.
« Je pense qu’il n’a pas le choix », at-il souligné, tout en ajoutant que le ministre du MPO, Dominic LeBlanc, est selon lui sensible à la situation provoquée par les mesures de protection en vigueur pour la première fois cette année.
Laurent Lessard croit en outre qu’Ottawa doit travailler à développer des mesures « plus pointues », et donc plus restreintes, pour protéger les baleines noires.
«On a les moyens technologiques pour suivre les baleines et les moyens technologiques pour suivre les bateaux », selon lui.
Interpellé à Ottawa mardi, le ministre LeBlanc a dit que le gouvernement fédéral est « sensible » à la situation, tout en promettant de « travailler » avec les provinces touchées par les mesures qui limitent les activités de pêche. Il a notamment évoqué la possibilité de reprendre des journées de pêche, par exemple au cours de l’automne.
Chose certaine, le MPO répète que les mesures de protection sont là pour rester. Il faut dire que pour assurer un accès au lucratif marché américain pour les fruits de mer canadiens, ceuxci doivent respecter les règles du Marine Mammal Protection Act.
Selon cette législation, les pêches ne doivent pas causer de torts importants aux mammifères marins, sans quoi les importations pourront être interdites.
Qui plus est, des millions de dollars ont été investis dans des mesures de gestion des pêches et du trafic maritime qui sont en vigueur depuis déjà quelques années sur la côte est américaine, précisément pour protéger les baleines noires.
Ces mesures ont permis de sauver l’espèce de l’extinction. Or, pas moins de dix-sept baleines sont mortes dans les eaux canadiennes en 2017, ce qui pourrait compromettre la survie de l’espèce.