Le Devoir

Bulletin de l’opposition

- mdavid@ledevoir.com

Même si les résultats n’ont pas été à la hauteur des espérances, la promotion de Véronique Hivon (Joliette) au rang de vice-chef du PQ atteste de la grande estime que lui voue la population, toutes allégeance­s politiques confondues. A À une époque où le cynisme envers la classe politique atteint un sommet, Manon Massé (Saint-Marie–Saint-Jacques) est devenue un véritable symbole d’authentici­té en assumant pleinement sa personnali­té hors norme. A

Très efficace, le leader parlementa­ire de l’opposition officielle, Pascal Bérubé (Matane-Matapédia) est aussi un des très rares députés péquistes dont la réélection peut être tenue pour certaine. C’est largement grâce à lui que le projet de loi sur la protection des sources journalist­iques a pu être adopté. B

Jean-François Roberge (Chambly) a coupé l’herbe sous le pied du ministre de l’Éducation en présentant un projet de loi pour éliminer les frais abusifs imposés par les commission­s scolaires. Il a également fait en sorte de rendre plus consensuel­les les propositio­ns de la CAQ en matière d’éducation. B

Amir Khadir aurait pu être réélu indéfinime­nt dans Mercier. Il a plutôt choisi de faire valoir les vertus du renouvelle­ment. Au cours des derniers mois, il a dénoncé sans relâche la « culture du secret » entourant les dépenses des députés de l’Assemblée nationale et donné l’exemple en ouvrant les livres de Québec solidaire.

François Legault (L’Assomption) a réussi à imprimer dans les esprits l’idée que la CAQ était la solution de rechange aux libéraux, en recrutant une équipe crédible et en recentrant son discours. Il a cependant envoyé un très mauvais message en passant l’éponge sur l’implicatio­n de son président et candidat dans La Prairie, Stéphane Le Bouyonnec, dans une entreprise qui pratique le prêt usuraire. B

Le rapport de la vérificatr­ice générale sur la SQI a donné à Éric Caire (La Peltrie) une autre occasion de dénoncer les faveurs accordées à la « clique libérale ». Il lui arrive de dépasser la mesure, mais il n’a pas craint d’égratigner son propre camp en déclarant que le prêt usuraire allait à l’encontre des valeurs de la CAQ.

Jolin-Barrette (Borduas) peut être cinglant, mais il a maintenu une approche constructi­ve en présentant deux autres projets de loi visant à améliorer l’efficacité de la justice. Son apologie de la semaine de 60 heures, dans un livre inspiré par Lucien Bouchard, était plus discutable. BAlain Therrien (Sanguinet) a fait mal paraître la ministre de l’Économie, Dominique Anglade, qui a été incapable d’évaluer la perte de valeur de l’investisse­ment de l’État dans la CSeries, maintenant qu’elle a été acquise par Airbus. Il ne gagne cependant rien à vociférer dès qu’il ouvre la bouche. On avait surestimé l’impact électoral de l’arrivée de Gabriel

Nadeau-Dubois (Mercier). L’enthousias­me avec lequel il a accueilli Vincent Marissal est devenu passableme­nt gênant quand on a appris que l’ancien chroniqueu­r de La Presse avait tenté à deux reprises d’être candidat pour le PLC. Il a eu le bon goût de s’effacer devant Manon Massé pour la candidatur­e solidaire au poste de premier ministre. C

De tous les départs annoncés, celui d’Alexandre Cloutier (Lac-Saint-Jean), qui incarnait la relève, a été le plus difficile à encaisser pour le PQ. Le coeur n’y était visiblemen­t plus, mais la route du parc des Laurentide­s lui aurait sans doute paru moins longue s’il avait été élu chef. C

L’héroïne caquiste de Louis-Hébert, Geneviève Guilbault, n’a pas capté le signal lancé par son chef, quand il a dit vouloir privilégie­r les CPE, où la qualité des services est notoiremen­t meilleure que dans les garderies privées. On peut comprendre sa surprise, mais elle a intérêt à s’habituer aux virages. C

Du début à la fin de sa carrière, Agnès Maltais (Taschereau) s’est signalée par une pugnacité qui l’a généraleme­nt bien servie, mais qui lui a aussi joué des tours. Elle a dû se rétracter après avoir accusé à tort de vol de documents deux anciennes employées péquistes passées à la CAQ. D

Le soulagemen­t de ses collègues péquistes à l’annonce du départ de Martine Ouellet (Vachon) pour le Bloc québécois, puis de son brutal renvoi, était presque gênant à voir. L’« interparle­mentarisme » dont elle vantait les mérites semblait surtout avoir celui de lui assurer un salaire. Cette pasionaria de la cause l’indépendan­tiste, indéniable­ment sincère, n’a jamais réalisé qu’elle lui faisait plus de tort que de bien.

Le président

Pendant des années, on a loué le travail de Jacques Chagnon (Westmount–Saint-Louis) à la présidence de l’Assemblée nationale. Tout s’est écroulé au moment où il s’apprêtait à prendre sa retraite. Ses efforts pour améliorer l’image de l’institutio­n parlementa­ire ont été anéantis par les révélation­s sur le train de vie princier qu’il menait aux frais des contribuab­les et son étonnement offusqué face aux réactions qu’elles ont provoquées.

Pendant des années, on a loué le travail de Jacques Chagnon à la présidence de l’Assemblée nationale. Tout s’est écroulé au moment où il s’apprêtait à prendre sa retraite.

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