Yémen : l’insurrection à Hodeida fragilisée
Monticules de sable, va-et-vient de véhicules militaires, habitants vivant dans l’angoisse : la ville portuaire de Hodeida tenue par les rebelles, dans l’ouest du Yémen, attend dans la fébrilité un assaut des forces progouvernementales.
Ahmed vit dans le sud de Hodeida, dans un quartier voisin de l’aéroport où ont pénétré mardi les forces progouvernementales sur fond d’intenses combats avec les rebelles houthis.
Jusque-là, le jeune Yéménite avait résisté à l’idée de fuir, il croyait qu’une solution politique pouvait encore être trouvée pour épargner sa ville. Mais ses espoirs ont été douchés mardi par l’intensification des affrontements dans le secteur de l’aéroport. « L’écho des violents combats résonne depuis ce matin. Des familles qui voulaient fuir n’ont pas été en mesure de partir à cause de ça », a-t-il raconté à l’AFP par téléphone.
À la faveur d’une offensive lancée le 13 juin, les forces progouvernementales yéménites, soutenues par une coalition emmenée par l’Arabie saoudite qui les appuie depuis 2015, tentent de déloger les rebelles de Hodeida, une ville aux mains des insurgés depuis 2014.
Depuis, les forces loyalistes ont rapidement progressé le long de la côte vers l’aéroport, situé à la limite sud de Hodeida, même si les rebelles opposent une farouche résistance.
Après plusieurs jours de combats sporadiques, les affrontements ont gagné en intensité mardi quand les forces loyalistes ont lancé l’assaut sur l’aéroport. Il s’agit des combats les plus violents depuis le début de l’offensive, assure Ahmed.
Hodeida, située sur la mer Rouge et qui compte quelque 600 000 habitants, est la principale porte d’entrée pour les importations et l’aide humanitaire destinée à une population éprouvée par plus de trois années de guerre. L’offensive des forces progouvernementales fait craindre une interruption de la livraison des aides, alors que l’ONU estime déjà que le pays connaît « la pire crise humanitaire du monde ».