À la rencontre des familles immigrantes
Les commissions scolaires font preuve de créativité pour tenter de répondre aux besoins particuliers
Conscientes de divers problèmes liés à l’intégration des nouveaux arrivants, des commissions scolaires mettent en place des projets-pilotes pour faire le pont entre les parents, l’école et les organismes communautaires.
« On s’est rendu compte, surtout avec la vague de migrants qu’on a accueillis cette année, que les gens étaient très démunis. On voyait des enfants qui n’avaient même pas de crayons et qui vivaient avec rien. On a vu que les familles avaient des besoins de base à combler d’abord et que si on les aidait de façon plus systémique, ça avait un impact sur la réussite de l’élève », explique Gina Guillemette, porte-parole de la Commission scolaire MargueriteBourgeoys, qui a accueilli cette année 71 groupes d’accueil de plus que l’année dernière.
Ainsi, la commission scolaire a embauché trois intervenants communautaires scolaires, qui vont agir comme des agents de liaison et prendre en charge les familles et leurs besoins de base dès l’inscription de l’enfant à l’école. On pourra ainsi leur expliquer les rouages du système d’éducation québécois, ce que l’on attend des parents en matière d’implication et d’aide aux devoirs, mais également les inscrire à des banques alimentaires pour du dépannage d’urgence et les orienter vers des ressources pour avoir des vêtements ou des effets scolaires.
Un minibus vient tout juste de prendre la route pour aller à la rencontre des familles dans les quartiers les plus difficiles et créer des liens en prévision de la prochaine rentrée. « On va se servir du véhicule pour approcher les familles qui ne nous feraient pas nécessairement part de leurs besoins », explique Mme Guillemette.
La Commission scolaire de Montréal prévoit elle aussi, grâce à de nouveaux budgets de Québec, d’engager de tels agents de liaison dans les écoles qui ont plusieurs classes d’accueil.
La commission scolaire a également mis sur pied, sur les recommandations d’un chercheur, un tout premier « groupe de parole» dans une école de LaSalle. «On se rend compte que lorsque les élèves arrivent, ils tombent rapidement dans les devoirs et la performance, mais ils n’ont pas eu d’espace pour exprimer ce qu’ils ont vécu, pour parler de la famille, des deuils, du pays d’origine, etc. », explique Gina Guillemette.
Ces groupes pour classes d’accueil, animés par un psychologue, permettent donc aux enfants de s’exprimer dans un espace neutre à l’école. « C’est tout nouveau, mais ça fonctionne très bien, assure Gina Guillemette. C’est une façon de les écouter et de favoriser leur intégration. »