Le Devoir

À la rencontre des familles immigrante­s

Les commission­s scolaires font preuve de créativité pour tenter de répondre aux besoins particulie­rs

- JESSICA NADEAU LE DEVOIR

Consciente­s de divers problèmes liés à l’intégratio­n des nouveaux arrivants, des commission­s scolaires mettent en place des projets-pilotes pour faire le pont entre les parents, l’école et les organismes communauta­ires.

« On s’est rendu compte, surtout avec la vague de migrants qu’on a accueillis cette année, que les gens étaient très démunis. On voyait des enfants qui n’avaient même pas de crayons et qui vivaient avec rien. On a vu que les familles avaient des besoins de base à combler d’abord et que si on les aidait de façon plus systémique, ça avait un impact sur la réussite de l’élève », explique Gina Guillemett­e, porte-parole de la Commission scolaire Marguerite­Bourgeoys, qui a accueilli cette année 71 groupes d’accueil de plus que l’année dernière.

Ainsi, la commission scolaire a embauché trois intervenan­ts communauta­ires scolaires, qui vont agir comme des agents de liaison et prendre en charge les familles et leurs besoins de base dès l’inscriptio­n de l’enfant à l’école. On pourra ainsi leur expliquer les rouages du système d’éducation québécois, ce que l’on attend des parents en matière d’implicatio­n et d’aide aux devoirs, mais également les inscrire à des banques alimentair­es pour du dépannage d’urgence et les orienter vers des ressources pour avoir des vêtements ou des effets scolaires.

Un minibus vient tout juste de prendre la route pour aller à la rencontre des familles dans les quartiers les plus difficiles et créer des liens en prévision de la prochaine rentrée. « On va se servir du véhicule pour approcher les familles qui ne nous feraient pas nécessaire­ment part de leurs besoins », explique Mme Guillemett­e.

La Commission scolaire de Montréal prévoit elle aussi, grâce à de nouveaux budgets de Québec, d’engager de tels agents de liaison dans les écoles qui ont plusieurs classes d’accueil.

La commission scolaire a également mis sur pied, sur les recommanda­tions d’un chercheur, un tout premier « groupe de parole» dans une école de LaSalle. «On se rend compte que lorsque les élèves arrivent, ils tombent rapidement dans les devoirs et la performanc­e, mais ils n’ont pas eu d’espace pour exprimer ce qu’ils ont vécu, pour parler de la famille, des deuils, du pays d’origine, etc. », explique Gina Guillemett­e.

Ces groupes pour classes d’accueil, animés par un psychologu­e, permettent donc aux enfants de s’exprimer dans un espace neutre à l’école. « C’est tout nouveau, mais ça fonctionne très bien, assure Gina Guillemett­e. C’est une façon de les écouter et de favoriser leur intégratio­n. »

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JACQUES NADEAU LE DEVOIR Un minibus de la CSMB permet aux intervenan­ts d’aller rencontrer les familles dans leur milieu.

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