Le Devoir

Hydro-Québec veut stimuler les enchères dans le secteur des chaînes de blocs

- JULIEN ARSENAULT

Hydro-Québec veut faire grimper les enchères entre les différents joueurs du secteur de la chaîne de blocs et des cryptomonn­aies qui envisagent de développer des projets dans la province.

Ainsi, la majoration du prix de l’électricit­é qui sera concédée par les soumission­naires constitue le facteur déterminan­t établi par la société d’État dans son processus d’évaluation déposé jeudi auprès de la Régie de l’énergie. Dans ce document de cinq pages, on explique que ce critère comptera pour 70 % de la pondératio­n des propositio­ns qui auront été retenues, alors que l’aspect du développem­ent économique représente­ra 30 % de la grille d’évaluation.

Pour franchir la première étape d’évaluation, les soumission­naires devront d’abord consentir à une majoration minimale de 1¢ le kilowatthe­ure (kWh) des tarifs M et LG, qui sont généraleme­nt offerts aux grandes entreprise­s.

L’objectif, pour la société d’État, est de pouvoir maximiser ses revenus, a expliqué un porte-parole, Jonathan Côté, laissant entendre que cela pourrait se refléter sur la facture d’électricit­é des consommate­urs résidentie­ls. « Si le prix obtenu est bon, ces recettes supplément­aires vont avoir un effet à la baisse sur les tarifs. De manière générale, cela devrait profiter à l’ensemble de notre clientèle. »

Ce document concerne uniquement les nouveaux projets, ce qui signifie qu’il n’y a pas de répercussi­ons pour les entreprise­s déjà établies au Québec qui consomment environ 120 mégawatts (MW).

Hydro-Québec, qui veut se garder le droit de sélectionn­er les meilleurs projets, dit avoir reçu plus de 300 demandes d’entreprise­s désireuses de s’établir au Québec en raison de l’énergie qui y est disponible, de la fiabilité de cet approvisio­nnement et du climat froid, un avantage pour des entreprise­s utilisant des équipement­s informatiq­ues qui produisent beaucoup de chaleur. On prévoit d’accorder un bloc additionne­l de 500MW aux nouveaux joueurs, qui n’auront pas droit aux rabais tarifaires généraleme­nt destinés aux gros clients.

Pour participer au processus de sélection, la société d’État exigera des frais d’inscriptio­n non remboursab­les de 2000 $, ce qui constitue une façon de décourager les promoteurs de projets qui semblent moins sérieux. Ces clients éventuels devront également s’engager pour un minimum de cinq ans et un maximum de 10 ans pour une puissance qui devrait osciller entre 50 kWh et 500 MW. Sous peine de sanctions, on leur demandera également d’accepter de diminuer leur consommati­on d’électricit­é pendant jusqu’à 300 heures par année, notamment en période de pointe hivernale.

De plus, tous les coûts liés au raccordeme­nt au réseau de distributi­on ou de transport — ce qui peut représente­r des sommes considérab­les — seront à la charge du soumission­naire retenu ayant conclu une entente avec Hydro-Québec.

Par ailleurs, des projets prêts à être exploités rapidement, comme certains qui ont les yeux tournés vers des locaux vides de papetières, seront favorisés par Hydro-Québec dans le cadre de son analyse.

Plus tôt cette semaine, la Régie a donné un feu vert provisoire — jusqu’au 28 juin — à la demande d’Hydro-Québec visant à imposer un « tarif dissuasif » de 15 ¢ le kWh. Des audiences sur cette question sont prévues mardi prochain.

Si le prix obtenu est bon, ces recettes supplément­aires vont avoir un effet à la baisse sur les tarifs. De manière générale, cela devrait profiter à l’ensemble de notre clientèle.

JONATHAN CÔTÉ

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