Un mandat de grève de six jours pour les employés de la SAQ |
Les employés syndiqués de la Société des alcools du Québec (SAQ) se sont finalement prononcés à 91 % pour un mandat de grève de six jours, qui sera exercé « au moment opportun » en fonction du déroulement des négociations.
Le Syndicat des employés de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMBSAQ) a annoncé le résultat tant attendu du vote à ses quelque 5500 membres, dans la nuit de dimanche à lundi, peu après minuit. Le taux de participation a atteint 54,6 %, a précisé le syndicat par voie de communiqué.
« Nos membres ont parlé. Nous ne souhaitons pas de conflit de travail, mais nous refusons aussi d’aggraver la situation », a déclaré la présidente du syndicat, Katia Lelièvre, qui était déjà de retour à la table des négociations lundi, et ce, pour une période de trois jours.
La menace du déclenchement d’une grève la veille de la fête de la SaintJean-Baptiste planait depuis quelques jours. Mais il a fallu davantage de temps au syndicat pour compiler l’ensemble des votes de ses membres.
Après 16 mois de pourparlers, les employés espèrent voir la situation se débloquer et enfin renouveler leur convention collective, échue depuis le 31 mars 2017. Au coeur des discussions : l’amélioration de la conciliation travail-famille, ainsi que de meilleures conditions de travail pour les employés à temps partiel et occasionnel, qui représentent près de 70 % de l’ensemble des membres, d’après le syndicat. Ces derniers réclament notamment plus de stabilité et des revenus décents. Mais les propositions de la SAQ vont « complètement en sens inverse », assure le SEMB-SAQ , les questions pécuniaires n’ayant pas été abordées au cours des précédentes négociations.
« La SAQ maintient encore toute une série de demandes de reculs à différents chapitres de notre convention collective. Nous négocions pour améliorer notre sort», soutient la présidente du syndicat, Katia Lelièvre.
Horaires des permanents
De son côté, la partie patronale souhaiterait davantage de « souplesse et de flexibilité » de la part de ses employés permanents afin de rééquilibrer les horaires de travail. « À l’heure actuelle, 80 % des employés permanents travaillent du lundi au vendredi. On aimerait qu’ils soient plus présents les fins de semaine pendant que les clients sont dans nos succursales», explique Mathieu Gaudreault, porte-parole de la société d’État. Il explique que 74 % des ventes dans les succursales de la SAQ de la province se font entre le jeudi et le dimanche.
Sous la menace d’une grève, la direction de la SAQ se prépare déjà à « minimiser l’impact sur les clients » en mettant en place un plan pour maintenir l’ouverture d’un certain nombre de succursales et ainsi « rendre les produits toujours accessibles au public », poursuit M. Gaudreault. Mais pour l’heure, il se veut rassurant et garde bon espoir qu’une nouvelle entente soit conclue d’ici le mercredi 27 juin.
Le dernier conflit à la SAQ remonte à 2005, quand le personnel avait fait une grève de deux mois et demi avant d’accepter une nouvelle convention. Un des sujets chauds de l’époque portait sur le rattachement des employés à temps partiel à une seule succursale, au lieu de les faire travailler dans plusieurs magasins. Une proposition qui avait finalement été abandonnée, certaines succursales ayant toutefois obtenu un statut prioritaire.
La convention suivante, entrée en vigueur en 2010, a notamment été marquée par une hausse de la rémunération suivant l’application de la Loi sur l’équité salariale. Le texte prévoyait aussi la création de 430 postes permanents.