Le Devoir

L’UE et le Canada sanctionne­nt sept hauts responsabl­es myanmarais

- AGENCE FRANCE-PRESSE À LUXEMBOURG

L’Union européenne et le Canada ont annoncé lundi des sanctions visant sept hauts responsabl­es myanmarais chargés de la sécurité, responsabl­es à leurs yeux de graves violations des droits de la personne contre les musulmans rohingyas au second semestre 2017.

Il s’agit de cinq généraux de l’armée et de deux hauts gradés de la police de sécurité et de la police des frontières, selon les identités publiées dans le Journal officiel de l’UE.

Ces sanctions consistent en un gel de leurs éventuels avoirs dans l’UE, doublé d’une interdicti­on de séjour sur le territoire de l’Union, a précisé le Conseil de l’UE, instance représenta­nt les 28 États membres.

La décision a été adoptée lundi par les 28 ministres des Affaires étrangères de l’UE réunis à Luxembourg.

Les violations des droits de l’homme commises au second semestre 2017 dans l’État myanmarais de Rakhine (ouest) incluent « des assassinat­s, violences sexuelles et l’incendie volontaire systématiq­ue de maisons et bâtiments des Rohingyas», souligne le communiqué de l’Union.

Nettoyage ethnique

En coordinati­on avec l’UE, le Canada a annoncé des sanctions similaires visant les mêmes responsabl­es.

« Le Canada et la communauté internatio­nale ne peuvent pas garder le silence. Il s’agit bel et bien d’un nettoyage ethnique. Ce sont des crimes contre l’humanité », a souligné la ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, dans un communiqué.

Ces sanctions sont ordonnées peu après l’appel lancé par l’émissaire de l’ONU pour le Myanmar afin que les auteurs de violences contre la minorité rohingya rendent des comptes. Cette diplomate suisse, Christine Schraner Burgener, a lancé cet appel jeudi dernier après sa première visite dans le pays.

Environ 700 000 musulmans rohingyas ont fui depuis août 2017 l’ouest du Myanmar sous la pression d’opérations militaires et ont trouvé refuge au Bangladesh.

Le Myanmar a justifié son offensive militaire dans l’ouest par la nécessité de neutralise­r des éléments extrémiste­s. L’ONU a condamné un « nettoyage ethnique » et réclamé la fin des opérations militaires, un accès sans entrave pour une aide humanitair­e et le retour des Rohingyas dans leur région d’origine.

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