Québec veut promouvoir le rejet du plastique à usage unique
Dans la foulée du mouvement grandissant de boycottage du plastique à usage unique, le gouvernement Couillard entend « promouvoir » la réduction de l’usage de ce plastique, qui représente une véritable menace pour l’environnement. Il n’est toutefois pas question d’en restreindre la mise en marché, même si Québec dit vouloir « examiner » certaines mesures économiques pour y parvenir.
En présentant mercredi sa Stratégie québécoise de l’eau 2018-2030, la ministre de l’Environnement, Isabelle Melançon, a promis que son ministère investira, d’ici cinq ans, 3 millions de dollars pour « promouvoir la réduction de l’utilisation et le rejet de plastique à usage unique ».
Selon le plan libéral annoncé à Laval, il est question de « favoriser l’utilisation des fontaines d’eau », mais aussi de lancer un « programme de mobilisation à la réduction de la pollution de l’eau par le plastique ». Celui-ci pourrait notamment mener à une réduction de l’utilisation des pailles.
La ministre Melançon a aussi plaidé en faveur de la consommation de l’eau du robinet, qui serait selon elle « de qualité largement sous-estimée », par opposition à la consommation massive d’eau embouteillée. Il faut dire qu’au Québec, il se consomme un milliard de bouteilles d’eau par année. De ce nombre, le ministère de l’Environnement du Québec évalue que « moins de 40 % sont recyclées ».
Pollution par le plastique
Le gouvernement reconnaît d’ailleurs que « l’utilisation de produits de plastique à usage unique est une source de gaspillage et de pollution, tant au Québec qu’ailleurs dans le monde. La pollution des océans par le plastique est devenue un enjeu majeur sur la scène internationale et met au défi les sociétés de modifier leurs comportements et leurs pratiques ».
La Stratégie québécoise de l’eau, qui doit être assortie de mesures totalisant des investissements de 550 millions sur cinq ans, ne prévoit toutefois aucune mesure pour restreindre la mise en marché ou la vente du plastique à usage unique.
Dans le cadre du plan de la ministre Melançon, qui doit être mis en oeuvre avec plusieurs ministères, Québec évoque toutefois l’idée d’« examiner plus attentivement l’utilisation d’instruments économiques tels que la redevance sur l’eau et la redevance sur les contenants d’eau pour favoriser les changements de comportements, notamment la réduction de l’utilisation et le rejet des plastiques ».
Consommer moins d’eau
En plus de s’engager à réduire la place du plastique, le gouvernement du Québec se fixe comme objectif de réduire de 20 % la consommation d’eau au Québec d’ici 2025, par rapport à 2015.
Cette cible s’inscrit dans une stratégie qui doit permettre d’améliorer l’accès à l’eau potable pour les citoyens, la « protection » des sources d’eau potable, mais aussi la gestion des eaux usées. Le Québec compte toujours près d’une centaine de petites municipalités qui déversent leurs égouts dans le fleuve Saint-Laurent et ses bassins versants.
Parmi les autres mesures prévues par le gouvernement, pas moins de 109 millions de dollars seront dépensés pour aider l’industrie maritime à réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Une autre enveloppe totalisant 105 millions doit permettre de mieux « protéger et restaurer » les milieux aquatiques.