Le bilan grimpe à 38 décès au Québec
La canicule pourrait avoir causé la mort de 38 personnes depuis le début de la vague de chaleur extrême qui balaie le Québec.
Le bilan de 33 décès en matinée jeudi s’est alourdi à 38 en fin de journée.
Montréal fait état de 18 décès, l’Estrie, 7, la Mauricie–Centre-du-Québec, 6 et la Montérégie, 6. À cela s’ajoute un mort à Laval.
Les décès sont tous survenus dans la communauté et non pas dans des CHSLD ou des hôpitaux. Les hommes atteints de maladies chroniques ou d’une maladie mentale, vivant seuls dans des milieux défavorisés ou des îlots de chaleur sont les plus touchés, selon le Dr Arruda, à la lumière des informations disponibles jusqu’à maintenant. Les Montréalais qui sont décédés étaient des hommes de 53 à 85 ans.
À Montréal, une opération de porteà-porte qui se poursuivait jeudi avait déjà permis de rejoindre 34 000 ménages parmi les plus à risque.
La pression se maintient sur les services ambulanciers et Info-Santé.
Montréal fait de plus face à un épisode de smog.
Morts évitables ?
Ces morts pouvaient-elles être évitées ? « Nous faisons le mieux que nous pouvons, a assuré la ministre responsable de la Santé publique, Lucie Charlebois. C’est une situation exceptionnelle. Nous voudrions ne compter aucun mort. Plus de gens meurent, je ne peux le nier, mais nous travaillons pour en avoir le moins possible », a rappelé la ministre lors d’un point de presse à Montréal.
Cette dernière a déploré la « petite politique » faite par ses opposants qui promettent de climatiser tous les établissements de santé du Québec. « Ce n’est pas vrai que tu peux rénover tous les établissements dans la même journée, a-t-elle déploré, ça me heurte beaucoup. »
Concernant un cas rapporté dans les médias d’une personne en fin de vie hospitalisée dans une chambre surchauffée à l’hôpital du Sacré-Coeur, la ministre a assuré qu’elle n’y était pas insensible, mais qu’elle ne pouvait pas faire « de miracle ».
Réduire les îlots de chaleur
Les autorités de santé ont rappelé que si la chaleur peut être inconfortable dans les établissements de santé, les mesures de prévention mises en place ont permis d’éviter le pire jusqu’à maintenant.
La Dre Drouin insiste: « verdir et réduire les îlots de chaleur » aurait un impact « plus significatif ». « Collectivement, là où on voit un excès de mortalité, c’est dans nos quartiers défavorisés, où il peut faire dix degrés de plus », a-t-elle illustré.
La directrice de la santé publique de l’Estrie, la Dre Mélissa Généreux, a indiqué que les 121 municipalités du territoire ont été incitées à mettre en place des mesures supplémentaires pour rejoindre les personnes à risque, comme par exemple du porteà-porte dans les HLM et les immeubles multilogements.
Même si le mercure doit rejoindre les normales à partir de vendredi, la directrice de la santé publique de la Mauricie, la Dre Marie-Josée Godi, a rappelé que les effets de la canicule pouvaient continuer à avoir des conséquences pendant quelques jours encore.