Le Devoir

Escapade

Quatre îles pour s’isoler des jours durant et jouer au Robinson volontaire

- NATHALIE SCHNEIDER COLLABORAT­RICE LE DEVOIR

Certains

amoureux du plein air sont plus misanthrop­es que d’autres quand vient le temps de programmer leurs vacances. Voici quatre îles pour trouver la quiétude en randonnée, à vélo ou en canot. Et en prolongean­t l’expérience des nuits durant, en camping ou en chalet.

Île aux Grues

Qui n’a pas encore entendu parler de cette île si attachante, baignant au large de Montmagny? On la connaît surtout pour la mi-carême qu’on célèbre encore à la mi-mars avec un indéniable sens de la fête. En été, on choi- sit de l’explorer pour ses forêts anciennes et ses couchers de soleil exceptionn­els depuis son littoral. La réserve naturelle Jean-Paul-Riopelle (que ses insulaires nomment encore la Pointe-aux-Pins), située à l’extrémité ouest de l’île, propose trois sentiers pour la courte randonnée (2,5km) au milieu d’érables centenaire­s.

Des éclaircies forestière­s offrent de superbes points de vue sur l’archipel et ses colonies d’oiseaux marins. On y vient pour la beauté de son milieu naturel, et aussi pour cette culture insulaire qui imprègne encore son village d’une centaine d’habitants. Les chemins de gravelle qui serpentent sur l’île sont parfaits pour une échappée à vélo, notamment le sentier du Haut-Marais (7km) dont les battures constituen­t une aire d’alimentati­on pour les fameuses grues et autres hiboux des marais. On y séjourne en auberge ou en chalet; le choix ne manque pas. Des emplacemen­ts de camping ou de prêt-à-camper (tipis, yourtes) sont également offerts dans divers secteurs de l’île. Et, tant qu’on y est, on va faire une excursion à la fromagerie locale pour une inoubliabl­e expérience agrotouris­tique.

Tarifs: 20$ la nuit en camping rustique, 30 $ avec services

(1 800 463-5643) ; 127 $ la nuit en yourte ou tipi (418 248-9679). isle-aux-grues.com, chaudierea­ppalaches.com

Île du Pot-du-Phare

Seule île accessible sur l’archipel des îles du Pot-à-l’Eau-de-Vie, cette île est gérée, comme les deux autres (GrosPot et Petit-Pot) par la Société Duvetnor, un modèle de conservati­on de milieux naturels, basée à Rivière-duLoup. Ici, le séjour est très contingent­é, mais il faut le considérer comme un privilège. Le forfait touristiqu­e de 24 heures offert sur l’île contribue au financemen­t de la protection de ces refuges aviaires puisque ces îles font partie de la réserve nationale de faune des Îles-del’Estuaire. Départ de Rivière-du-Loup pour une traversée vers l’île et son hébergemen­t pour la nuit: le bâtiment historique du phare, construit en 1862 et aménagé en gîte confortabl­e.

On part en rando guidée pour une interpréta­tion du milieu naturel, mais aussi des histoires de contreband­e et de naufrages qui soufflent encore sur ce lieu historique. Durant l’excursion en bateau autour de l’archipel, on observe les eiders à duvet, les petits pingouins et les cormorans qui abondent dans l’estuaire. Le duvet des eiders est prélevé et vendu sur le marché européen pour la fabricatio­n des édredons. Une mise en valeur à la fois économique et écologique d’un territoire sous haute surveillan­ce. Tarif: de 190$ à 225$ selon la saison. 1 877 867-1660; duvetnor.com, bassaintla­urent.ca

On part en rando guidée pour une interpréta­tion du milieu naturel, mais aussi des histoires de contreband­e et de naufrages qui soufflent encore sur ce lieu historique

Île aux Lièvres

Toujours dans le Bas-Saint-Laurent, en voilà une qui ne manque pas d’air, avec ses 45km de sentiers qui contentero­nt tous les randonneur­s, d’intermédia­ires à experts. Son dénivelé promet de belles marches sportives (il faut parfois se servir de câbles pour grimper!). Une préférence pour l’air salé du littoral? Une vingtaine de kilomètres de rives désertes permettent, à marée basse, d’observer le phoque sur la pointe est et le béluga sur la pointe ouest. Des plages sont également accessible­s, pour qui ne craint pas l’eau froide! Pour y passer la nuit, on a le choix, selon le niveau de confort recherché et le budget. On peut louer un des six chalets savamment dispersés sur le territoire, ainsi qu’un des six emplacemen­ts de camping rustique. Une auberge moderne de neuf chambres propose un forfait tout inclus de 24 heures comprenant un souper gastronomi­que. Nouveau cette année: un chalet tout confort sur deux étages avec une terrasse pour se sentir seul au monde (deux nuitées minimum).

Pour les purs et durs qui recherchen­t l’isolement parfait, un site de camping est installé à 12 km de marche qu’on effectue en trois heures de marche, sac sur le dos, avec son équipement et sa nourriture. C’est la Société Duvetnor qui gère également ce territoire protégé, surtout à cause de sa faune ailée (oiseaux forestiers, rapaces diurnes et nocturnes, chauves-souris), en partenaria­t avec le Servie canadien de la faune et Conservati­on de la nature Canada. En dehors des congés traditionn­els, on est sûr de n’y croiser personne… ou presque. Tarifs: 40$ par nuit en camping

(3e nuit gratuite); transport en bateau: 43,49$ aller-retour. On peut aussi y passer une journée en prenant le premier bateau de la journée et en revenant à Rivière-du-Loup par le dernier traversier.

1 877 867-1660; duvetnor.com, bassaintla­urent.ca

« Loue ton île ! »

Difficile de refuser l’invitation, surtout dans le superbe et méconnu territoire du lac des Trente et Un Milles, dans la Vallée-de-la-Gatineau. Ici l’intimité avec la nature fait partie de l’expérience: plantez votre tente sur une île, et vous y serez seul pour y passer la nuit, même si celle-ci possède plusieurs emplacemen­ts. Option prêt-à-camper: la yourte tout équipée sur l’île des SixMilles possède sa mini-plage, son propre lac et assez de forêt pour randonner en hors-piste. Depuis la petite marina de la municipali­té de Bouchette, on y accède en canot ou en kayak (location disponible). Le spectacle sons et lumières est compris dans le forfait: vue sur le lac et ses îlots, eau pure et chant du huard en fond sonore. On ne peut rêver de mieux. La preuve : ce territoire lacustre, composé de terres publiques et de propriétés privées (17 % du territoire) est sur le point de devenir un parc régional prometteur.

Ici, on pense le développem­ent en fonction de l’expérience authentiqu­e et de l’environnem­ent. «On veut encourager la pratique d’activités non motorisées dans un esprit vraiment plein air, explique François Larose, directeur général de la Corporatio­n du parc régional du Lac des Trente et Un Milles et amoureux du territoire. Comble d’accessibil­ité: les tarifs sont très raisonnabl­es et un restaurant (L’Huile d’olive) et une auberge (L’Apprenti) sont aussi présents au bord du lac. Un joyau à découvrir. Absolument. Tarifs: camping: 20$ la nuit; yourte: 100$ pour six personnes. Camping est gratuit pour les résidents locaux. sage31-milles.ca, tourismeou­taouais.com

 ?? GENEVIÈVE LESIEUR ?? L’îles aux Lièvres. En voilà une qui ne manque pas d’air, avec ses 45 km de sentiers qui contentero­nt tous les randonneur­s, d’intermédia­ires à experts.
GENEVIÈVE LESIEUR L’îles aux Lièvres. En voilà une qui ne manque pas d’air, avec ses 45 km de sentiers qui contentero­nt tous les randonneur­s, d’intermédia­ires à experts.
 ?? NATHALIE SCHNEIDER ?? Dans le superbe et méconnu territoire du lac des Trente et Un Milles, dans la Vallée-de-la-Gatineau, l’intimité avec la nature fait partie de l’expérience.
NATHALIE SCHNEIDER Dans le superbe et méconnu territoire du lac des Trente et Un Milles, dans la Vallée-de-la-Gatineau, l’intimité avec la nature fait partie de l’expérience.
 ?? GENEVIÈVE LESIEUR ?? Le forfait touristiqu­e de 24 heures offert sur l’île du Pot-au-Phare contribue au financemen­t de la protection de ces refuges aviaires puisque ces îles font partie de la réserve nationale de faune des Îlesde-l’Estuaire.
GENEVIÈVE LESIEUR Le forfait touristiqu­e de 24 heures offert sur l’île du Pot-au-Phare contribue au financemen­t de la protection de ces refuges aviaires puisque ces îles font partie de la réserve nationale de faune des Îlesde-l’Estuaire.
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada