Serena Williams à une marche de récupérer sa couronne
L’Américaine affrontera en finale l’Allemande Angelique Kerber
Serena Williams est en passe de récupérer sa couronne de reine de Wimbledon. Il ne lui reste plus qu’un match à gagner, samedi en finale, face à la renaissante Allemande Angelique Kerber, l’une des rares à l’avoir gênée ces dernières années.
Sur la balle de match, un lob trop long de l’Allemande Julia Görges, Serena Williams a serré le poing contre sa poitrine, le sourire aux lèvres, avant d’effectuer une pirouette sous les applaudissements nourris du public du Centre court.
Après cette partie maîtrisée (6-2, 6-4), le rêve de retour au plus haut niveau prend forme pour Serena. Il y a dix mois, c’était pourtant loin d’être garanti. La Floridienne de 36 ans donnait naissance à son premier enfant, une petite fille prénommée Alexis Olympia, non sans connaître des complications post-partum.
« Tout a mal tourné », avait-elle dit en janvier au magazine Vogue, en s’exposant sur la couverture avec son bébé. Découverte de caillots de sang dans les poumons — alors qu’elle avait été hospitalisée pour une embolie pulmonaire en 2011 — cicatrice de césarienne rouverte à cause de fortes quintes de toux, hématome à l’abdomen… La grande star du tennis féminin avait dû rester alitée durant six semaines.
Un retour retardé
La convalescence fut plus compliquée que prévu et le retour, retardé de janvier à mars, s’était révélé lui aussi complexe à Indian Wells et Miami (deux défaites, deux victoires).
Mais « Serena Williams est une guerrière », comme l’a souligné sa future adversaire, Kerber. Elle s’est accrochée, même si son parcours encourageant à Roland-Garros a été freiné par une blessure aux pectoraux avant les huitièmes de finale. On ne saura jamais si, sans ça, l’Américaine aurait soulevé la coupe Suzanne-Lenglen.
C’est du passé, maintenant qu’elle est en passe de s’emparer pour la huitième fois du Venus Rosewater Dish, le plateau en argent sterling remis à la lauréate à Londres. Samedi, elle peut par la même occasion rejoindre le cercle restreint des mères redevenues championnes (Margaret Court et Kim Clijsters).
À bientôt 37 ans, Serena Williams repousserait encore plus loin les limites. Jeudi, elle n’a pas eu à trop forcer son talent pour écarter Görges, qui disputait à 29 ans sa première demifinale en Grand Chelem. L’Allemande s’est bagarrée du début à la fin, mais a trop souvent été débordée par la puissance de l’Américaine.
Elle a seulement retardé l’échéance, en freinant l’ancienne no 1 mondiale (aujourd’hui 181e) lorsque celle-ci a servi pour le match (à 5-3). Mais des fautes directes et une bonne défense de la Floridienne ont mis un terme à sa rébellion.