Escalade des moyens de pression
Greenpeace déploie une banderole sur la tour olympique pour protester contre le projet Trans Mountain
Sept militants de Greenpeace Canada ont été arrêtés jeudi après avoir escaladé la tour du Parc olympique de Montréal afin de déployer une bannière géante en guise de protestation contre l’implication du gouvernement du Canada dans l’élargissement de l’oléoduc Trans Mountain, dans l’ouest du Canada.
Même si le rachat de l’oléoduc par Ottawa semble bien en selle, la grogne a continué à se faire entendre à travers le Canada ces derniers jours. Après une manifestation à Vancouver samedi dernier et, lundi, la signature d’une lettre critique par certains membres du Conseil jeunesse du premier ministre Justin Trudeau, c’était au tour de militants de Greenpeace de signifier leur désaccord jeudi matin.
Selon le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), les quatre femmes et trois hommes, âgés de 26 à 40 ans, ont été relâchés peu avant midi sur promesse de comparaître. Des accusations de méfait de plus de 5000 $ et de complot seront déposées contre les activistes, qui devront respecter certaines conditions d’ici leur comparution devant le tribunal.
Vers 6 h jeudi, au moins trois militants munis de câbles et de harnais ont été vus sur la structure. À environ 60 mètres du sol, les grimpeurs ont déroulé, vers 9 h, une énorme banderole sur laquelle on pouvait lire « Ne salissez pas notre argent » et « Stop pipelines ».
La porte-parole de la campagne climat et énergie pour Greenpeace Canada, Loujain Kurdi, affirme que plutôt que d’acheter un pipeline avec 4,5 milliards en argent public, le gouvernement Trudeau pourrait, pour la même somme, accélérer notre transition vers une économie basée à 100% sur les énergies renouvelables.
« Pour vous donner un exemple, on pourrait créer 3 millions de bornes de recharge électriques, ou pour 3,2 milliards, ce qui est nettement moins, le premier ministre pourrait tenir la promesse qu’il a faite en décembre dernier et s’assurer que chaque communauté autochtone à travers le pays a accès à de l’eau potable. »
Greenpeace ajoute que l’implication du gouvernement du Canada dans ce projet va à l’encontre de ses engagements internationaux en matière d’émissions polluantes.
Le gouvernement du Canada a annoncé il y a quelques semaines qu’il se portait acquéreur de l’entièreté du controversé projet d’oléoduc, pour 4,5 milliards. Ce rachat, qui n’est pas encore officialisé, a pour but d’apporter une certaine stabilité au projet et de permettre aux travaux de se poursuivre cet été.