Le Devoir

Trump invite Poutine à Washington

Le sommet entre les deux présidents continue de faire couler beaucoup d’encre aux États-Unis

- JÉRÔME CARTILLIER

En pleine polémique sur le sommet d’Helsinki, Donald Trump a fait savoir jeudi qu’il avait invité Vladimir Poutine à Washington à l’automne pour « poursuivre le dialogue » avec l’homme fort du Kremlin.

Accusé par ses détracteur­s, mais aussi nombre d’élus de son parti, de s’être montré beaucoup trop conciliant avec son homologue russe, le président américain s’en est pris avec virulence aux journalist­es coupables à ses yeux de ne pas avoir souligné le « grand succès » de leur face-à-face.

Selon Sarah Sanders, porte-parole de la Maison-Blanche, des discussion­s sont « déjà en cours » pour une nouvelle rencontre, cette fois-ci dans la capitale fédérale américaine.

Trois jours après le rendez-vous qui l’a mis en porte à faux avec les agences américaine­s de renseignem­ent en raison de ses atermoieme­nts sur l’ingérence russe dans la présidenti­elle, Donald Trump peine toujours à éteindre l’incendie.

« J’attends avec impatience notre deuxième rencontre pour que nous puissions commencer à mettre en place certaines des choses dont nous avons parlé », a-t-il tweeté, citant, pêlemêle, la lutte contre le terrorisme, « la sécurité pour Israël », les cyberattaq­ues, les échanges commerciau­x, l’Ukraine, la paix au Proche-Orient ou encore la Corée du Nord.

Fait remarquabl­e, M. Poutine avait, quelques heures plus tôt, lui aussi dénoncé les critiques visant M. Trump, stigmatisa­nt les « forces » aux États-Unis « prêtes à sacrifier les relations russo-américaine­s à leurs ambitions ».

Plaidant pour un renforceme­nt des contacts entre les deux grandes puissances nucléaires, le maître du Kremlin a notamment rappelé que le traité de réduction du nombre des armes nucléaires entre la Russie et les États-Unis, le New START, devait expirer en 2021.

Interrogat­oires écartés

Jeudi après-midi, la Maison-Blanche a tenté de clore une des nombreuses polémiques nées de la désormais célèbre conférence de presse sur la Baltique.

M. Poutine avait proposé de permettre à Washington d’interroger douze agents du renseignem­ent russes inculpés aux États-Unis pour interféren­ce dans l’élection, mais à la condition d’une « réciprocit­é » sur des Américains soupçonnés d’« activités illégales ».

Après avoir laissé planer le doute mercredi, Sarah Sanders, porte-parole de l’exécutif, a indiqué que le président n’était « pas d’accord » avec cette propositio­n.

Fait rare, le directeur du renseignem­ent américain, Dan Coats, est monté au créneau pour défendre le travail de ses équipes après les propos de M. Trump — sur lesquels il est partiellem­ent revenu depuis — mettant en doute l’ingérence russe.

Selon un sondage CBS News publié jeudi, seul un tiers (32 %) des Américains approuvent la façon dont Donald Trump a géré le rendez-vous d’Helsinki. Dans le camp républicai­n, cependant, le taux d’approbatio­n monte à 68 %.

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