Le « RC-171 »
L’hôtel du Parlement recèle de pièces où, à l’abri des projecteurs du Salon bleu, les élus discutent, débattent et négocient. Parmi elles, la salle RC-171. Le 7 octobre 2010, à 23 h, les élus des partis d’opposition y sont convoqués. Le ministre des Transports, Sam Hamad, et le négociateur de la Société de transport de Montréal (STM), Lucien Bouchard, les attendent. « C’est avant que j’aie une prise de bec avec [lui] », précise d’emblée le député de Mercier, Amir Khadir. Le gouvernement libéral sollicite le consentement des partis d’opposition pour adopter à toute vapeur un projet de loi autorisant la STM à conclure une entente sans appel d’offres avec le consortium Bombardier-Alstom pour le renouvellement de ses voitures de métro. « M. Bouchard, convaincant comme il peut l’être ou convaincant comme Sam Hamad n’a jamais pu l’être, nous dévoile le portrait. Et on nous convainc que ça va être dans des prix raisonnables », dit M. Khadir. Les partis politiques d’opposition donnent leur feu vert à la mise aux voix du projet de loi. L’Assemblée nationale vote la loi spéciale dès le lendemain. « Puis, on apprend que le prix [de certaines composantes] des trains n’avait pas été calculé dans le portrait initial. Moi, je me suis senti profondément trahi. Cela a influé dans ma vision du bonhomme appelé Lucien Bouchard. Et j’ai dénoncé Sam Hamad comme du poisson pourri là-dessus », conclut l’élu solidaire.