Le Devoir

Ottawa ouvert à des modificati­ons à la législatio­n sur les armes de poing

Trop d’armes se retrouvent entre de mauvaises mains, dit le maire de Toronto

- ANDRÉANNE CHEVALIER Avec La Presse canadienne

Dans la foulée de la fusillade qui a coûté la vie à une jeune femme et à une enfant à Toronto dimanche soir, le ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile, Ralph Goodale, s’est montré ouvert à de possibles modificati­ons de la législatio­n fédérale sur les armes de poing, tout en prévenant que cela « nécessiter­ait des changement­s majeurs du Code criminel ».

« La sécurité publique est très importante pour les Canadiens », a déclaré mardi le ministre. M. Goodale a affirmé qu’il considérer­ait à ce sujet les témoignage­s et les propositio­ns déjà reçues plus tôt cette année, relativeme­nt à l’attentat à la grande mosquée de Québec qui a fait six morts en janvier 2017.

Aucune échéance n’était envisagée pour l’instant. En mars, le gouverneme­nt fédéral a présenté le projet de loi C-71 modifiant le contrôle actuel des armes à feu.

Dimanche soir, Faisal Hussain, 29 ans, a tué par balles une femme de 18 ans, Reese Fallon, et une fillette de 10 ans, sur l’avenue Danforth à Toronto. Le nom de l’enfant, Julianna Kozis, a été rendu public mardi soir.Treize autres personnes ont été blessées, dont certaines sérieuseme­nt. Le tueur a été retrouvé mort ; il est impossible de dire pour l’instant s’il s’est suicidé ou s’il a été atteint par les policiers. Selon ses proches, il souffrait de graves problèmes de maladie mentale.

Le service de police de Toronto enquête sur les événements, qui ne seraient pas considérés comme une menace à la sécurité nationale.

Une cérémonie de recueillem­ent en mémoire des victimes de la fusillade sera tenue mercredi sur l’avenue Danforth.

Vote municipal

La fusillade de dimanche de même que la vague récente de violences par armes à feu dans la Ville Reine (220 fusillades, qui ont fait 27 victimes depuis le début de l’année) ont recentré l’attention sur la vente et l’achat des armes.

«Il y a un problème d’armes. Trop d’armes se retrouvent dans trop de mains et sont utilisées pour commettre des actes terribles », a déclaré le maire John Tory pendant le Conseil de ville, mardi.

On ne sait pas comment Faisal Hus- sain s’est procuré une arme à feu.

Le conseil municipal de Toronto a voté à 41 voix contre 4, mardi, pour inciter les gouverneme­nts fédéral et provincial à interdire la vente d’armes de poing et de munitions pour ces armes dans la ville. Les armes sont de compétence fédérale et la vente des munitions, provincial­e. Toronto ne peut pas mettre en place, seule, de telles mesures.

Le ministre de la Sécurité frontalièr­e et de la Réduction du crime organisé, Bill Blair, a rappelé mardi que des discussion­s étaient en cours pour savoir comment des criminels violents se procuraien­t des armes. « Les causes et les solutions à la violence sont variées, et nous voulons être certains que ce que nous ferons aura des effets. »

Le nombre d’armes à feu achetées légalement au Canada, et qui sont revendues à des fins criminelle­s, a considérab­lement augmenté au cours des dernières années, soutient la police de Toronto. En 2017, environ la moitié des armes à feu provenait du pays, contredisa­nt l’idée que la majorité des armes illégales au Canada proviennen­t de l’autre côté de la frontière, a expliqué le détective Rob Di Danieli. Les propriétai­res légaux d’armes vendraient celles-ci pour faire un profit élevé rapidement.

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