Le Devoir

L’agence Sinorama sous administra­tion provisoire |

L’OPC nomme Pricewater­houseCoope­rs à titre d’administra­teur provisoire

- FRANÇOIS DESJARDINS LE DEVOIR

L’agence de voyages Sinorama, visée par de récents reportages au sujet de l’état de ses finances, vient d’être placée sous l’administra­tion provisoire du cabinet Pricewater­houseCoope­rs.

L’Office de la protection du consommate­ur (OPC), dont la mission comprend notamment la responsabi­lité des permis décernés aux agences de voyages, en a fait l’annonce mardi après-midi « à la suite du non-respect par Vacances Sinorama Inc. des exigences de la loi relativeme­nt à la gestion des sommes versées par les clients de l’agence ».

Dans un communiqué de quatre paragraphe­s seulement, l’OPC a indiqué que « Pricewater­houseCoope­rs LLP aura le mandat de veiller à la protection des clients de l’agence, de faire en sorte que ceux qui sont actuelleme­nt en voyage puissent le terminer sans problème et que ceux dont le départ est imminent puissent faire leur voyage dans les conditions qui étaient prévues ».

Par la suite, les dossiers seront traités individuel­lement «en fonction de la date de départ prévue, les plus rapprochée­s en priorité ». Dans les heures qui ont suivi l’annonce publique de l’OPC, il a été impossible d’avoir la ligne chez Sinorama, ce genre de situation étant susceptibl­e de générer un nombre d’appels importants de la part des clients.

La Presse a écrit au début du mois de mai que les réserves de Sinorama n’étaient pas suffisante­s pour honorer les voyages des clients déjà payés. Le quotidien évaluait que « Sinorama Corporatio­n » affichait un manque à gagner de 10,9 millions à la fin de l’année 2017. La direction de l’entreprise s’était alors défendue en affirmant que le portrait dépeint par La Presse était celui d’une société américaine « apparentée », au

L’Office de la protection du consommate­ur a transmis à l’entreprise mardi un avis de non-renouvelle­ment de son permis, qui doit arriver à échéance le 31 juillet. La compagnie a dix jours pour réagir.

lieu de l’entreprise Vacances Sinorama, basée à Montréal.

« Vacances Sinorama Inc. est solvable et en mesure de remplir toutes ses obligation­s à l’égard de ses nombreux clients actuels et futurs, comme le confirment ses états financiers vérifiés », a affirmé la compagnie dans un communiqué le 8 mai. L’entreprise disait alors être détentrice d’un permis de l’Office de la protection du consommate­ur depuis treize ans. « S’il y avait eu quelque malversati­on que ce soit, cet organisme nous aurait retiré notre permis, ce qui n’est évidemment pas le cas», avait souligné dans le communiqué le vice-président de la société, Claude Landry.

Avis de non-renouvelle­ment

L’OPC a indiqué que sa présidente a transmis à Vacances Sinorama un avis indiquant que son permis ne serait pas renouvelé le 31 juillet, date à laquelle il viendra à échéance. La compagnie a dix jours pour réagir, « après quoi une décision sera rendue », a indiqué l’OPC. Selon le porte-parole de l’organisme, Charles Tanguay, le personnel du cabinet PwC est entrée chez Sinorama mardi en matinée.

« Il y a eu des vérificati­ons qui ont conduit l’OPC à proposer à l’agence, pour la protection des sommes versées par ses clients, de signer un engagement volontaire, ce qui a été fait le 13 juin », a dit M. Tanguay. Cet engagement comprenait «l’ouverture d’un nouveau compte en fidéicommi­s pour le dépôt de toute nouvelle somme en dépôt des clients, et un contrôle par l’OPC de chacun des retraits ». « L’OPC a par la suite constaté que Sinorama n’avait pas respecté l’engagement volontaire », a-t-il dit.

L’image de marque et le rayonnemen­t de Sinorama ont pris de l’ampleur au cours des dernières années, si bien que l’entreprise a fait de la célèbre comédienne Guylaine Tremblay une porte-parole et figure bien en vue dans ses campagnes de publicité. Toujours le 8 mai, dans un communiqué publié par une agence de relations publiques, Mme Tremblay avait affirmé le maintien de sa relation avec l’entreprise. « Par respect pour le public qui me suit depuis tant d’années, je trouvais essentiel de m’assurer que les clients actuels et futurs sont toujours bien servis par Vacances Sinorama. Ma rencontre avec la haute direction de l’entreprise, lundi soir, m’a pleinement rassurée. »

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VALÉRIAN MAZATAUD LE DEVOIR L’image de marque et le rayonnemen­t de l’agence de voyages Sinorama avaient pris de l’ampleur au cours des dernières années.

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