Le Devoir

Les revenus numériques du Guardian dépassent ceux du papier

- AGENCE FRANCE-PRESSE À LONDRES

Les revenus numériques du Guardian ont pour la première fois dépassé ceux du papier grâce aux contributi­ons financière­s volontaire­s consenties par ses lecteurs, a annoncé mardi la société éditrice du quotidien britanniqu­e, Guardian Media Group (GMG).

GMG, qui édite aussi The Observer, version dominicale du Guardian, a affirmé avoir réalisé 108,6 millions de livres de chiffre d’affaires (188 millions de dollars canadiens) dans le numérique, contre 107,5 millions (186 millions $CA) pour le papier au cours de son exercice 2017-2018 clôturant en avril.

Les revenus du numérique, qui incluent publicité et contributi­ons de ses lecteurs, ont ainsi progressé de 15 % sur un an, tandis que les revenus du papier ont reculé de 10 %. Le site Internet du Guardian a attiré en moyenne 155 millions de visiteurs uniques mensuels, contre 140 millions l’année précédente.

« Une troisième voie »

David Pemsel, directeur général de GMG, a estimé qu’en choisissan­t de tabler sur la générosité de ses lecteurs en ligne plutôt que d’adopter un modèle payant, le Guardian avait créé « une troisième voie pour payer pour du journalism­e de qualité ».

Il a aussi souligné vouloir se concentrer sur les 10 millions de lecteurs en ligne réguliers du journal plutôt que chercher à créer du trafic en s’alliant avec des géants des réseaux sociaux ou des agrégateur­s de contenu. En difficulté financière chronique, GMG avait pris la décision de faire passer le Guardian au format tabloïd à partir du mois de janvier pour faire des économies.

Cette décision s’inscrit dans un plan de redresseme­nt sur trois ans lancé en 2016, qui prévoit une restructur­ation de la branche publicitai­re et des réductions de coûts se traduisant par la suppressio­n de 250 emplois, dont 100 dans la rédaction.

David Pemsel a souligné que la circulatio­n papier du Guardian s’élevait à 138 082 numéros chaque jour, soit un chiffre « moins mauvais que prévu », et affirmé que la structure financière du groupe lui permettait de conserver une édition papier « aussi longtemps que nos lecteurs y seront attachés ».

Le groupe a précisé avoir divisé ses pertes par deux à 18,6 millions de livres (32,2 millions $CA), contre 38,9 pour l’exercice 2016-2017 (67,3 millions $CA).

Le groupe a précisé avoir divisé ses pertes par deux à 18,6 millions de livres (32,2 millions $CA)

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