Le Devoir

L’accès à l’informatio­n : « n’importe quoi », selon la FPJQ

- MARIE-MICHÈLE SIOUI CORRESPOND­ANTE PARLEMENTA­IRE À QUÉBEC

«N’importe quoi, l’accès à l’info au Québec. » C’est par cette phrase que le président de la Fédération profession­nelle des journalist­es du Québec, Stéphane Giroux, a réagi jeudi à un article du Devoir, qui faisait état du traitement d’une demande d’accès à l’informatio­n au ministère de la Justice.

« Force est de constater que le gouverneme­nt provincial n’a jamais été sérieux dans sa démarche pour moderniser la loi d’accès à l’informatio­n», a ajouté le président Giroux.

Le Devoir écrivait mercredi que le ministère de la Justice a erronément conclu qu’une présentati­on PowerPoint réclamée en vertu de la Loi sur l’accès aux documents des organismes publics n’existait pas, et ce, parce qu’il ne pouvait compter en cette période estivale sur des employés « habitués » à « faire le repérage de documents ».

Ce sont finalement des informatio­ns fournies par le quotidien qui ont mené à la révision de cette décision par le ministère, qui a conclu à une « erreur de bonne foi ».

« Ce n’est pas du tout acceptable », a réagi Simon Jolin-Barrette, de la Coalition avenir Québec. « La ministre Vallée doit s’assurer que tous les départemen­ts de son ministère sont opérationn­els à toute période de l’année. »

Le député solidaire Gabriel NadeauDubo­is y a vu un argument soutenant la réforme, « de fond en comble », du processus d’accès à l’informatio­n. «C’est très inquiétant, cette confusion. […] La culture du secret est bien implantée au gouverneme­nt », a-t-il déclaré.

Le Parti québécois n’a pas souhaité réagir. Mercredi, le cabinet de la ministre responsabl­e de l’Accès à l’informatio­n, Kathleen Weil, n’a pas voulu commenter ce « cas précis ».

Dans un projet de loi déposé en mai, et qui sera mort au feuilleton, la ministre Weil a inscrit la volonté de Québec de rendre les sous-ministres ultimes responsabl­es des demandes d’accès à l’informatio­n. Elle souhaitait ainsi dissiper les soupçons d’ingérence, alimentés entre autres par le fait que la loi actuelle confie cet exercice à « la personne ayant la plus haute autorité au sein d’un organisme public » — le ministre.

« C’était un pas dans la bonne direction », a souligné Simon Jolin-Barrette. Mais c’était selon lui trop peu, trop tard.

« Les libéraux ont accouché d’un projet de loi en catastroph­e à la toute fin de leur mandat, alors que Philippe Couillard avait promis le gouverneme­nt le plus transparen­t de l’histoire », a-t-il rappelé.

Newspapers in French

Newspapers from Canada