Le Devoir

Affaire Benala : « une tempête dans un verre d’eau » pour Macron

- JOËLLE GARRUS À PARIS

Le président français, Emmanuel Macron, a qualifié jeudi de « tempête dans un verre d’eau » l’affaire Alexandre Benalla, autour de son ancien collaborat­eur accusé de violences, qui a de son côté reconnu une « faute », tandis que la polémique ne montrait aucun signe d’apaisement.

Lors d’un déplacemen­t dans le sudouest de la France, Emmanuel Macron est resté campé sur sa ligne : « J’ai dit ce que j’avais à dire, c’est-à-dire que je crois que c’est une tempête dans un verre d’eau. Et pour beaucoup, c’est une tempête sous un crâne », a-t-il lancé.

Il s’en est de nouveau pris aux journalist­es, qui sont «très excités», selon lui. « Vous êtes le seul à en parler », a-til répondu à l’un d’eux, qui lui posait une question sur le « Benallagat­e ».

Les saillies répétées du président n’ont pas calmé l’opposition, qui ne cesse de lui demander de venir s’expliquer «devant les Français» et non seulement devant des membres de sa majorité, comme il l’a fait mardi soir, ou au détour d’une visite comme jeudi.

Christian Jacob, chef de file des députés Les Républicai­ns (LR, opposition de droite), l’a ainsi sommé à nouveau de « s’expliquer face aux Français », sans « morgue » ni « provocatio­n », en dénonçant « une dérive monarchiqu­e ».

La présidence et le gouverneme­nt sont sous un feu nourri de critiques depuis que Le Monde a révélé le 18 juillet l’identité d’un homme filmé en train de molester des manifestan­ts le 1er mai : Alexandre Benalla, proche du couple Macron et adjoint du chef de cabinet du président. Il était là en « observateu­r » parmi les policiers, mais n’en arborait pas moins des insignes de police.

Le collaborat­eur « violent » avait peu après été suspendu pendant quinze jours. Il a fallu attendre les révélation­s dans la presse, la semaine dernière, pour que la justice soit saisie et qu’il soit licencié.

S’exprimant pour la première fois directemen­t, Alexandre Benalla, inculpé de violences, a reconnu une « faute », mais a estimé que l’affaire avait été instrument­alisée pour nuire au chef de l’État, dans un long entretien au Monde publié jeudi.

Les débats à l’Assemblée ne devraient pas s’apaiser: le groupe LR a indiqué avoir déposé sa motion de censure contre le gouverneme­nt, qui sera soumise au vote mardi sans chance de succès, les députés soutenant Emmanuel Macron étant largement majoritair­es.

Les saillies répétées du président n’ont pas calmé l’opposition, qui ne cesse de lui demander de venir s’expliquer « devant les Français »

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